liere; elle seule peut conduire au but. Nous sommes ,
en effet, du petit nombre de ceux qui soutiennent
que les faits bien constatés ont complètement raison
contre les chimères de l’imagination , alors même que
ces cbimeres sont enfantées par des savants fort considerables
aux yeux du plus grand nombre ; et que
lorsque des milliers de faits régulièrement observés’
coordonnés, symétrisés et inattaquables, convergent
vers une théorie qui les admet, les reçoit,les accepte
les classe franchement tous, de manière à en faire
un ensemble régulier, exact et complet, il est sûr que
la vérité est de leur côté et l’erreur partout ailleurs.
Que d’autres cèdent à de vulgaires préoccupations
d ’intérêts ou de personnes, q u ’ils consentent à
abandonner le champ de la vérité pour cultiver celui
de l’erreur, nous leur prédisons qu’ils n ’y récolteront
jamais que des déceptions et des regrets. Car, derrière
nous, arrive une vaste et intelligente génération qui
saura bien leur faire comprendre que, en présence
des faits, il n ’est pas permis de se tromper plus longtemps.
• ®
En parlant haut et ferme, dans cette pénible discussion
, nous n ’avons donc fait que remplir le devoir
que nous imposait la noble passion que nous portons
au coeur pour la science et pour la vérité
Mais terminons sur ce point en demandant encore,
d une p a r t , à tous les savants consciencieux qui ’
comme nous, ont usé leur vie à des recherche^
utiles, et, d’autre part, à tous les marins qui nous
connaissent , et ont souvent loué et secondé notre
m
ï
zèle, applaudi aux efforts et aux sacrifices que nous
avons faits, et constaté nos résultats scientifiques, si
nous pouvions nous laisser accabler et annihiler par
des idées chimériques et des noms quelconques,
quelle que fût leur célébrité, alors que nous rentrions
au port chargé des riches trophées scientifiques que
nous avions conquis dans le monde entier.
Que l’un d’eux réponde affirmativement et nous
passons condamnation.
Si, loin d’obtenir de trop faciles avantages, nos
contradicteurs eussent eu à subir les dures épreuves
par lesquelles il nous a fallu passer, en seraient-ils où
ils sont ?
S i, pressés par le besoin d’étudier, d’interpréter,
et de tout expliquer normalement, ils étaient arrivés,
comme nous l’avons fait, par l’observation et l’expérimentation,
à des résultats manifestement utiles et
féconds, de quel oeil auraient-ils vu des attaques injustes,
immodérées et persistantes, dirigées contre
leurs travaux ?
Si, enfin , leur cerveau , fatigué par de longues méditations,
après les plus pénibles labeurs, après les
plus cruelles lassitudes qui se puissent imaginer, et à
l’ombre des plus admirables résultats généraux qu’on
pût jamais espérer, si leur cerveau, disons-nous,
eût commencé à se reposer dans la sécurité d un succès
modeste , il est v r a i, mais aussi constant qu’inoffensif,
et qu’on fût venu lui imprimer de dures et
violentes commotions imprévues, ne se seraient-ils
pas redressés et roidis avec une force de résistance