liant, tout cambium décrit et défini ainsi qu’on l'a fait
jusqu’à ce moment et posé comme principe généi’al
d’organisation de toutes les parties végétales, ne représente
que l’entière et absolue négation de toutes
les branches de la science des végétaux.
Avec lui, ou avec eux, en effet, il n ’y a réellement
aucun principe rationnel d’organogénie, d’anatomie,
de physiologie, même de botanique, et il ne reste plus
que les phénoménales lois chimiques de l’organisation
que Dieu, dans sa colère sans doute, a soufflées à quelques
savants.
Guidé par la saine et féconde théorie des pbytons
et des méritballes, nous avons pu envisager ce fait
nouveau et en apparence anormal, sous ses différents
aspects organographiques et physiologiques.
Que ce soit du fluide ou principe v ital, des gaz, du
cambium, du fluide nutritif, ou des vaisseaux qui
descendent ou se forment en descendant, isolément
ou simultanément, du sommet des tiges jusqu’à la
base de leurs racines, toujours est-il qu’il descend
quelque chose, que ce quelque chose passe des racines
de l’arbre conservé entier dans celles de la souche
tronquée, et qu’arrivé en ce poiot inférieur, il remonte
jusqu’au bord de la troncature caulinaire persistante
pour y former un bourrelet qui s’accroît annuellement
et progressivement de bas en haut, ou,
comme on le dit pour les tiges normales, dans toutes
les parties et sur tous les points à la fois, et peut-être
aussi avec une r a p id i t é s u r p r e n a n t e (p. 285).
Ce qu’il y a de certain, c’est que cet accroisssement
a lieu, dans ce cas comme dans tous les autres, du
centre à la circonférence pour les tissus ligneux, de la
circonférence au centre pour les tissus corticaux.
Ce fait semble d’autant mieux démontré que lorsque
les racines de la souche ne se greffent pas avec
les racines d ’un arbre voisin et plein de vigueur, cette
souche meurt, se décompose et disparaît assez rapidement,
tandis que dans le cas contraire elle peut
vivre un grand nombre d’années.
Il y a donc là un double phénomène aussi curieux
qu’important à constater, 1“ de descension des principes
quelconques préparés par un premier végétal
entier, et transmis par ses racines aux racines de la
base mutilée d ’un deuxième individu de la même espèce
ou son congénère ; et 2“ d’ascension de ces mêmes
principes des racines du premier individu jusqu’au
sommet extrême de celles du second, sommet qui
dépassé souvent en hauteur le collet ou autrement dit
la base du tronc du sujet vivificateur.
Nous ne voyons dans tout cela rien, absolument
rien qui doive surprendre et qui soit le moins du
monde en opposition avec les principes que nous défendons.
Quelques explications sont nécessaires et nous allons
les donner.
Nous avons prouvé, depuis bien longtemps, que les
filets qui descendent de la base supérieure d ’un bourgeon,
tout invariablement destinés qu’ils sont à descendre,
remontent cependant quelquefois, en sortant
de la source qui les produit, jusqu’à dix ou quinze