,'Éi
I
|: i; li
(t
gné, meurt ensuite avec sa foi scientifique comme
avec sa foi religieuse. On serait donc aussi blâmable à
nos yeux d ’enseigner sciemment une fausse science
qu’une fausse religion.
Mais nous reviendrons sur ce sujet, car il est palpitant
d’intérêt pour la société.
Nous avons assez longuement combattu, dans les
mémoires qui suivent, les erreurs des plus grands
maîtres sur ce point, pour que nous puissions nous
dispenser, sans inconvénient, de nous arrêter plus
longtemps sur une question que nous avons complètement
résolue pour les Monocotylés comme pour les
Dicotylés. II suffira, en effet, de jeter un coup d’oeil
sur notre organograpbie qui ne renferme que des faits
exacts et de tout point incontestables, et sur le travail
que nous avons présenté à l’Académie des sciences,
dans les séances des 20 avril, 27 juillet et 3 août 1846,
30 août et 27 septembre 1847, pour être entièrement
édifié sur la nature des racines et de toutes leurs divisions;
pour reconnaitre que l’accroissement en diamètre
des tiges, la formation et l’accroissement des
racines et de leurs divisions, même les plus ténues, ne
sont et ne peuvent être dus qu’à une seule et même
cause, à la descension des fluides organisateurs (qui
n ’ont rien de commun pas plus avec le cambium qu’avec
le fluide nutritif), fluides qui s’échappent souvent
des filets ligneux, sur la tige et sur les racines, pour
former des ramifications vasculaires ; et que c’est par
un phénomène de même nature que sont produits les
premiers filaments vasculaires qui commencent fort
souvent les racines d’une foule de végétaux monocotylés
et dicotylés (1).
Ce qui a égaré tant d’observateurs, et nous-même
pendant un certain temps, c’est qu’en effet ces filaments
vasculaires qui commencent presque toutes les
divisions secondaires, tertiaires, etc., des racines,
dans les deux grandes classes vasculaires, sont généralement
plus gros et en quekjue sorte plus tuméfiés
en apparence à leur point de départ supérieur qu’à
leur extrémité inférieure, ce qu’on n’eût certainement
pas manqué d’expliquer si l’on ne s’éloignait depuis
longtemps avec autant de persistance des véritables
phénomènes de la physiologie et des forces réelles qui
les dirigent.
Faisons remarquer, relativement aux articles qui
exposent ces fausses objections , que tant que les bo-
(I ) Voyez ce que nous avons dit et démontré à ce sujet dans notre
Organographie et dans les Comptes rendus en 1843, 44, 45, 46
pour les Dicotylés; et séances des 30 août et 27 septembre 1847 en
pari ant des Monocotylés, et spécialement des Pandanus, des Cocos,
etc., où les fluides destinés à former les premiers filaments
vasculaires des racines improprement nommées adventives, s o r t e n t
D E S f i l e t s v a s c u l a i r e s d e s t i g e s , p a r des ouvertures microscopiques
; d’où il résulte que ces filaments radiculaires, tout réduits qu’ils
so n t, ont un moindre diamètre , à leur point de d é p a rt, que dans
tout le reste de leur étendue, qu’ils se tuméfient parfois dès leur
sortie et qu’ils se détachent avec la plus grande facilité sous l’action
du moindre effort malheureux de l’observateur.
La main du phytotomiste qui a trouvé des filets vasculaires isolés
dans les divisions du ch ev e lu , a certainement manqué de légèreté
et de dextérité ; les préoccupations d’esprit ont fait le
reste !