connaissent pas davantage, et qui, en réalité, n ’agissent
que sur la matière des corps bruts, et ne touchent
jamais à la vie que pour l’altérer ou la détruire.
Mais est-ce à dire pour cela que quelques agents
chimiques, convenablement dosés et employés avec
tous les ménagements que leur nature implique, n ’ont
aucune action utile sur les êtres organisés vivants;
qu’ils ne peuvent même, dans certains cas et employés
avec discernement et réserve, leur être favorables
?
Personne, nous l’espérons b ie n , ne nous prêtera
une telle pensée. Ils agissent au contraire, et d’une
manière directe souvent très-énergique, sur la matière
organisatrice et organisée de ces corps, mais sous la
direction et la subordination du principe de la vie,
qui, à notre sens, est le plus puissant de tous et les
soustrait pour un temps aux actions purement physiques.
Ce ne sont là que des e.xceptions qui ne sauraient
détruire la règle qui nous enseigne que dès que
les agents physico-chimiques se présentent seuls aux
corps organisés vivants, sous l’action indépendante
de leurs principes particuliers, ils ne peuvent que leur
être funestes.
Le but que nous nous sommes proposé est certainement
plus modeste et beaucoup plus humble. Il consiste
à prouver, par des faits généraux, que les végétaux
naissent, vivent et fonctionnent sous l’action
d ’un principe particulier qui n ’est exclusivement ni
le principe des astronomes, ni aucun de ceux des
physiciens, ni encore moins celui des chimistes, et
que les forces qui président à leurs fonctions, à l’accroissement
dé tonies leurs parties, à leurs phénomènes
de reproduction, émanent uniquement de ce
principe qui, dans ce cas, est parfaitement indépendant
de ceux qui agissent sur les corps bruts ou inorganiques,
comme sur les corps organisés privés de
vie. 11 est tellement spécial, distinct et puissant, selon
nous, qu’il serait bien plus facile de prouver qu’d
domine tous les autres, que de le subordonner à l’un
d’eux ou même à tous.
Il se produit nécessairement dans les végétaux vivants
des phénomènes physico-chimiques , du moins
comme on l’entend aujourd’hui. Mais resulte-t-il de là
que les effets physiques qui se manifestent sont déterminés
par l’élément chimique et eice versa, et que
le principe physiologique y soit complètement étranger?
C’est ce c[u’on semble croire, et ce que nous nions
absolument.
Dans les êtres organisés vivants, le principe de la
vie ordonne, dirige et régit tout.
Si les phénomènes physico-chimiques des corps
organisés vivants n’ont rien de commun avec ceux
qui ont lieu dans les corps organisés morts, cela tient
à ce que les premiers procèdent de la synthèse vitale,
les seconds de l’analyse ou de l’altération chi-
mico-physique. On ne trouvera jamais , quoi qu on
fasse, aucun rapport réel entre la vie et la mort.