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par les tubes. Par le même moyen, j ’éteignis les bougies,
je soufflai le feu, etc.
Je parvins aussi, par des aspirations faites avec la
boucbe, à injecter, au moyeu de cires colorées fondues,
de longs morceaux de ces lianes chauffées. Enfin,
je reconnus que la lumière solaire traversait d ’assez
longues rondelles de ces bois. Je fis même, dès
ce temps, quelques expériences pour savoir jusqu’à
quelle longueur de tige la lumière se transmettait
a insi, et je trouvai : 1 “ que cette longueur était généralement
en raison inverse de l’âge des coucbes ou
zones de chaque tige ; 2” qu’elle variait selon les espèces,
qu elle était de onze lignes et demie à un pouce
dans les tubes extérieurs de la liane n“ 27 [Cissus
hydrophora), de seize à dix-buit lignes dans ceux de la
liane n" ü'è [Bignonia echinata). La même expérience
ayant été faite sur plusieurs autres lianes, je parvins
à déterminer approximativement, par la longueur des
morceaux, le diamètre relatif de leurs tubes. Je compte
refaire, avec tout le soin nécessaire, ces expériences
dont je ne fais ici que prendre acte, et en établir les
résultats dans un ouvrage que je prépare sur la pbytologie
générale et sur fanatomie comparée des végétaux.
M. de Mirbel, à qui j ’adressai une notice sur les
observations que j ’ai recueillies dans mon dernier
voyage au Brésil, au Chili et au Pérou, me montra,
au mois de décembre \ 833 , des fragments de bois
provenant du Brésil, analogues, sous certains rapports,
à quelques-unes des espèces que j ’ai moi-méme
SUR LES VAISSEAUX TUBULEUX DES VÉGÉTAUX. 263
rapportées de ce pays, bois dans lesquels on avait introduit
des cheveux.
Je dois convenir que cette idée de faire pénétrer
des cheveux dans les tubes des corps ligneux ne m e-
tait pas venue, quoique j ’eusse reconnu que les pores
de la plupart des lianes sont si larges, que huit ou dix
cheveux pourraient facilement y entrer, et que j eusse
vu la séve eu découler rapidement, la lumière en traverser
de longues parties , etc. Toutefois , j ai répété
ces expériences, et je suis parvenu à passer des cheveux
, non-seulement dans les tiges des lianes, qui
sont essentiellement poreuses (1), mais encore dans
celles de tous les végétaux des régions équatoriales
que j ’ai pu soumettre à mes expérimentations (2).
Il en a été de même pour les végétaux monocotylé
donés et acotylédonés des mêmes contrées, et spécia
lement pour plusieurs espèces de Bambous [Bambusa),
pour le Jonc à cannes [CalamusDraco?), le Rotin [Ca-
lamus Botang), pour la Canne à sucre [Saccharum of-
hcinarum), pour les Âsparaginées ligneuses [Srnilax),
pour les Palmiers, et enfin pour les Fougères et les
Lycopodes; ce qui m’a démontré que tous les végétaux
vasculaires des régions tropicales sont plus ou
moins dans le même cas (3).
(1) G audichaud, Organographie, lab. 13, fig. 1, 3.
(2) i a . , fèW., tab. 15, fig. 6.
(3) Depuis l’époque où j ’ai écrit ce mémoire, j ’ai cru reconnaître
que les vaisseaux des Monocotylédones dans lesquels on introduit
des cheveux , appartiennent au système ménthallien ascendant de
ces végétaux, tandis que ceux des Dicotylédones appartiennent