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238 NOTE SUR LA VASCUI.ARITÊ
cette cause que les bases des rameaux entiers ou tronqués
se trouvent enveloppées, envahies en quelque
sorte par les troncs.
Afin de le prouver encore par mon nouveau moyen,
je coupai transversalement une tige au-dessus d ’un
rameau. Je fis glisser des cheveux dans les vaisseaux
tubuleux de la circonférence de cette tige et spécialement
dans ceux qni descendaient perpendiculairement
sur le rameau ; et, ainsi que je l’avais pressenti, ces
clieveux vinrent sortir exactement sous son ax e , de
manière à faire croire qu’ils avaient traversé le rameau
par le centre de sa base.
Mais une nouvelle dissection vint me montrer ce
([lie je savais d’avance, c’est-à-dire que les vaisseaux
radiculaires de la tige, perpendiculaires au rameau
dans lequel j ’avais fait pénétrer des cheveux, l’avaient
contourné et étaient allés reprendre au-dessous de son
point d’insertion an tronc, la position qu’ils occii-
paient aii-dessns.
Le rameau fut Ini-même coupé transversalement et
les cheveux qni furent introduits dans les tubes divers
de son diamètre, vinrent indiquer sur la tranche
inférieure de la tige, les couches on zones auxquelles
ces tubes appartenaient, et conséquemment l’âge de
ce rameau et celui de ses couches propres.
Alors les anatomies des greffes, qui m’ont donné de
si beaux et si concluants résultats, se représentèrent
à ma pensée. Je soumis plusieurs sortes de greffes à
l’expérience des cheveux, et ces cheveux passèrent
d ’une greffe à bois ronge dans un sujet à bois blanc.
DES VEGETAUX. 23'J
avec autant de facilité que si les deux bois n ’en eussent
formé qu’un seul.
Afin de ne pas abuser des moments de l’Académie,
je ne citerai pas ici tontes les exj)ériences de physiologie
et d’organograpbie que j ’ai faites, pour arriver à
une démonstration plus conqflète encore de la continuité
des vaisseaux tubuleux ou radiculaires des
feuilles, jusqu’à la liase des tiges , parce que ces faits
sont tous ré.sumés dans le travail général que j ’ai entrepris
sur l’orgauograpbie, la physiologie e t l ’organo-
géiiie des végétaux, et dans quelques mémoires spéciaux
qui s’y rattachent directement. Je prie .seulement
l’Académie de se rappeler que dès 1835 mes idées générales
étaient an’êtées sur ce p o in t, et qu’il m’avait
fallu épuiser le cbamp des observations pour arriver
aux théories que j ’ai annoncées, et qui ne tarderont
pins maintenant à être publiées.
J’ai aussi fait dès ce temps de nombreuses recherches
sur la circulation des fluides dans les végétaux
vivants, et spécialement sur l’ascension de la séve;
mais ces travaux sont encore inédits, et je n ’ai pour
ainsi dire pas le droit de les citer.
Je ne puis cependant me dispenser de dire qu’à la
fin de 1835, lorsque je quittai Paris pour aller m’embarquer
à Toulon, je laissai deux mémoires ébauchés
seulement entre les mains de mon ami, M. Ad. Bron-
gniart.
L’un de ces mémoires, qui ne fut pas imprimé à
cause des nombreux dessins qui l’acconipagnaient,
forme le quatrième chapitre de mon travail général