Le manque de lemps et d’inslruments convenables
ne m’a pas permis de pousser plus loin mes recber-
cbes sur l’anatomie du pétiole et du limbe des feuilles.
Cette route m’eût sans doute conduit à quelques découvertes
importantes sur l’origine des vaisseaux fibreux
et spécialement sur la nature de ceux qui, dans
les Sapindacées grimpantes, les Caljcanthus, les Labiées,
les Gentianées (1), etc., servent à la formation
des corps ligneux extérieurs (2) et du liber. Ce qu’on
peut dire de positif à ce sujet, c’est que ces faisceaux
vasculaires latéraux sont quelquefois libres et distincts
dans toute la longueur des pétioles ; qu’ils provienrayons
ou courants médullaires se porter du centre des corps
ligneux an tissu cellulaire extérieur de l’écorce générale, et
d'autres qui vont d’un corps ligneux à un autre par le meme
mode d’irradiation médullaire. Toutefois, ces ray o n s, qui vont
d’un faisceau ligneux à un autre ou à l’écorce, sont smneux dans
le trajet, tandis qu’ils sont constamment alignés et réguliers dans
le bois et même dans l’écorce.
(t) Les souches du Gcntiana cruciata, d’après ee que nous ont
communiqué MM. Aubert du Petit-Thouars et Guillemin , offrent
aussi des tiges agrégées.
(2) A la vue de ces faits, j ’ai eu la pensée qu’il pourrait bien se
trouver dans les végétaux des vaisseaux analogues sous certains
rapports aux artères et aux veines des animaux ; mais rien ne m’a
permis de la conserver. Toutefois, des expériences faites avec soin,
au moyen d’eaux colorées, pourront jeter quelque nouveau jour
sur la nature des vaisseaux extérieurs. De légers essais avec de
l’encre étendue d’eau ne m’ont encore démontré qu’un seul fait :
c’est que ce liquide monte fort bien dans ces corps ligneux extérieurs,
et peut-être mieux que dans ceux du centre, peu importe
d’ailleurs que les rameaux soient dans leur position naturelle ou
qu’ils soient renversés.
nent généralement des premières grandes nervures
secondaires et souvent marginales des feuilles, des
pinnules, des lobes, etc.; tandis que les autres ne
sont, ce me semble, que le prolongement des nervures
médiaires des mêmes parties. Aussi, ces derniers
sont-ils beaucoup plus épais , l’inférieur surtout
qui à lui seul forme l’angle dorsal du pétiole (pl. 19,
fig. 12, a). Je décrirai plus tard avec détails et figures
les rapports qui existent entre les vaisseaux latéraux
(fig. \ ‘l , b fJ) et les vaisseaux extérieurs (fig. 12, a) et
intérieurs (fig. 12, c) des pétioles; les ramifications
qu’ils forment à la base élargie de ces organes, ainsi
qu’aux articulations des folioles dans les feuilles composées
(1 ) de certains végétaux.
Enfin , les tiges des Malpigbiacées vinrent me démontrer
un fait non moins curieux et non moins important,
produit par l’arrangement particulier de leurs
fibres, et servant à prouver que le tissu cellulaire intérieur
(la moelle) n ’a plus qu’une influence très-
secondaire sur la végétation, et qu’à la rigueur il peut,
ces plantes étant arrivées à un certain point de crois-
(i ) Les naturalistes qui voudront étudier ces curieux phénomènes
sur des plantes connues n ’auront qu’à consulter, outre les
Calycanthus, les Sapindacées grimpantes, presque toutes les plantes
ligneuses à feuilles opposées, les légumineuses frutescentes à
feuilles décomposées, e t, parmi celles-ci, les diverses espèces de
sensitives.
Les renseignements qui m’ont été fournis par l’anatomie des
pétioles de ces dernières plantes serviront, j ’espère, à éclairer ou
peut-être même à expliquer leur singulier mouvement de con-
tractilité.