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L’Académie n’a sans donle ¡¡as oublié celte noble
lutte qui, dans ce temps, se livrait devant elle ; lutte
mémorable dans laquelle lanl de talents ont été n¡is
en ¡¡l ésence, tant de faits importants ont été produits
au grand jour; lutte tonte^(¡is restée sans résultats dé-
linitüs, et pendant lacpielle l’im des plus ardents el
des ¡¡lus fervents combattants a succombé, mais sans
reconnaitre de vain(¡uellr, emportant avec lui, pour
toute consolation d ’un non succès, sou amour pour
la vérité joint à ses profondes et religieuses convictions
scientifiques.
C’est sur le même terrain, à peu près, on Aubert
dn l’etit-Tboiiars a succombé de fatigues (¡ue, bien
malgré moi je l’avoue, je me suis trouvé conduit par
mes ¡¡ropres recbercbes. Mais en cela je me suis trouvé
guidé, ou pour mieux dire entraîné par des faits si
beaux, si nombreux, si coiicluaols (¡ue, alors même
(¡ue je me serais trompé, cbacun conviendra (¡ue je
ne pouvais réellement pas me soustraire à leur puissante
inlluence.
Mes croyances, pour n ’être pas précisément les
mêmes et pour ne pas reposer sur des bases absolument
semblables, n ’en sont pas toutefois moins fortes
el moins prof((ndes.
Je suis parti, dans mes recbercbes, de deux principes
qui ne seront, j ’espère, contestés par personne :
1 ° Tout dans les végétaux commence par un bourgeon
;
2° Tout bourgeon commence par un individu
simple, double ou multiple. J’appelle bourgeon simple
SUR L’ORGANOGRAPIHE DES VÉGÉTAUX. 2-45
(¡¡byton sim¡¡le), celui des .Monocotylédones, ¡¡ar
exemple, qui est primitivement formé d’un seul individu
vasculaire simple, c’est-a-dire n ayant qu uu seul
système vasculaire et un seul cotylédon ou ieuille.
Cet individu, (¡uel que soit son mode ¡¡articulier de
développement, est toujours com¡¡osé, d’une manière
plus ou moins complète, de (¡uatres parties distinctes :
1° Une tigelle ou méritballe tigellaire;
2° Ln pétiole ou méritballe pétiolaire;
3° Un limbe ou méritballe limbaire ;
4“ Lue radicule. Celle-ci ne se développe généralement
que dans l’acte de la germination; elle est de
formation secondaire. Les antres parties sont soumises
à de nombreuses modifications.
J’appelle bourgeon doulde on multiple celui des
Dicotylédones, par exem¡¡le, qui est primitivement
formé de deux (cas uornial), ou de ¡¡lusieurs (cas
anormal; individus simples, c’est-à-dire de deux ou
¡¡lusieurs systèmes vasculaires simples mais réunis,
ou , autrement dit, de deux on plusieurs cotylédons
(on feuilles) ¡¡lus ou moins complétemeut distincts ou
libres.
Cet individu doultle (¡¡bytou (¡(¡uble) (¡u multi¡¡ie,
(¡uel (¡ue soit aussi son mode particulier de devel()¡¡-
¡¡ement, est également composé de (¡nalre parties variables,
dont deux sont doubles, triples, etc. :
r Une tigelle on méritballe tigellaire simple en
apparence, mais procédant de deux ou de plusieurs
systèmes vasculaires ;
2° Deux ou plusieurs pétioles ou inérilbalk's pctio