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304 RECHERCHES GÉNÉRALES
2“ Que ces uouvelles cellules à leur tour, qui à l’état
de globulins et de globules (vésicules, utricules,
bulles) vivaient pour ainsi dire d’une vie spéciale dans
un fluide organisateur au sein duquel elles se mouvaient,
comme les planètes dans l’air, obéissant très-
probablement jusque-là à des iorces physiques (physico
chimiques? ), réunies maintenant et greffées les
unes aux autres et ne formant plus qu’un seul corps,
vont vivre d ’une vie commune et générale d’absorption,
d’assimilation et de transmission ou d’exhalation
(1 ) ;
3° Que le hasard et des puissances purement physiques,
c’est-à-dire celles qui n ’agissent que sur la
matière organisatrice, ne président pas seules à cette
solidification du fluide cellulifère.
En effet, ces hypothèses une fois admises, l’observateur
attentif ne tarderait pas à voir : 1“ que les nouvelles
cellules, loin de se prendre en masse irrégulière,
diffuse, obéissant à une puissance que j ’appelle alors
encore physiogénique, se sont symétriquement ran-
(l)D e même que j ’ai admis qu’une cellule animée peut devenir
un végétal complet, j’ai dû primitivement supposer que l’un des
globules ou nucléus produits par cette cellule pouvait devenir un
germe, un embryon ou un bourgeon.
Mais de nombreuses raisons m’ont fait abandonner cette pensée,
sur laquelle pourtant je suis encore loin d’être fixé.
J ’ai cru ensuite , pendant quelque temps, que la cellule-mère
pouvait bien se rem p lir, comme les membranes périspermoïdes,
par une celliilation centripète; mais rien ne m’a permis de soutenir
cette dernière hypothèse. Toutes les trois, cependant, sont à vérifier,
et méritent l’intérêt des physiologistes.
SUR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 30S
gées en lignes parallèles, droites, régulières, où sont
sans doute déjà tracés les caractères organiques de la
plante mère;
2° Qu’entre ces séries de cellules naissantes au moment
où elles se constituent en tissu, mais avant la
solidification entière de la masse du liquide organisateur,
apparaissent des sortes de canaux, de lignes
fluides ou trajets vasculiformes, qui semblent être créés
par leliquide résidu de la cellulation, et qui sont bientôt
absorbés par les cellules , ou qui se convertissent eux-
mémes en d’autres cellules de contextures diverses, généralement
très-allongées, comme dans les liquides
salins concentrés se forment des cristaux, d’où résulteraient
les méats intercellulaires, les vaisseaux du
système dit ascendant ou méritballien, dont nous avons
sommairement indiqué ailleurs la composition, et
dont nous ferons bientôt connaître les phases d ’organisation
et d ’accroissement.
En prenant la cellule pour origine du végétal (1),
on verra : 1 ° que je ne me suis pas écarté beaucoup de
la vérité, puisqu’on pourra s’assurer par ce que je
viens de dire, que cette cellule a été primitivement un
point organique développé au sein d ’un fluide à la fois
organisateur et nourricier, qui s’est progressivement
(I) Quelques physiologistes avant que ce travail fût fa it, et depuis,
ont abordé la même question, et l’ont résolue à leur manière.
Je n ’avais pas la moindre connaissance non-seulement de leurs tra vaux,
mais même de leurs idées sur ce point. On verra par l’ensemble
de ce m émoire que si je m’accorde avec eux, quant au point de dép
art, la route que j ’ai suivie est complètement différente de la leur.
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