ces difficiles parties; cadre important toutefois, du
moins selon n o u s, et ([ui, lorsqu'il sera rempli des
faits et des dessins dont nous avons dû le dégager,
acquerra, nous l’espérons, auprès des véritables savants
nn haut degré d’intérêt.
Nous en étions à ce point de nos travaux lorsque,
dans les premiers mois de 1843, un savant illustre,
d ont, il est vrai, nous ne partagions pas les idées
scientifiques, mais dont nous honorions la personne,
l'âge et le caractère, est venu attaquer nos théories
pbytologiques et toutes les bases sur lesquelles nous
les faisons reposer, avec des faits tellement controu-
vés, avec des principes si arriérés et si faux, e t , de
plus, avec des expressions si dures et si amères, que
nous dûmes, bien malgré nous, et toutefois moins
dans notre intérêt, tout froissé qu’il était, que dans
celui de l’anatomie qui devait en recevoir de mortelles
atteintes , nous résigner à une lutte d’autant
plus énergique, que nous allions combattre contre
un grand nom, contre une grande influence, contre
la routine de plusieurs siècles, et que nous n’avions
pour nous soutenir que de belles anatomies, qu’on
ne voudrait sans doute pas regarder, et notre amour
pour la vérité (1).
(I) Nous avons été blâmé par beaucoup de personnes de la vigueur
que nous avons mise à défendre les intérêts gravement corn-
promis de la vérité. Mais ces personnes ctran^mres aux sciences,
o u , pis que cela, indifférentes à leurs progrès, n’ont pas compris
l’immense danger qu’on cherchait à faire courir à l’organographie
et à la physiologie. Elles changeront d’avis, du moins nous î’espé-
Cette attaque eut lieu dans les séances de l’Académie
des sciences du 5 et du 12 juin 1843 ; nous protestâmes
aussitôt et nous nous mîmes immédiatement
à préparer les arguments de notre réplique, de manière
à la faire prompte et vigoureuse; car nous le
sentions fort bien, sur nous tombait la grave mission
de défendre à la fois les intérêts sacrés de presque
toutes les branches de la science des végétaux (1).
Guidé par de tels mobiles, rien au monde n’eût pu
nous arrêter.
Ce sont les matériaux de cette discussion, matériaux
puisés d’ailleurs, pour la plus grande partie,
dans les notes et manuscrits de notre travail général,
qui vont terminer l’introduction de la botanique du
Yovage de la Bonite.
roiis pour elles, dès qu’elles v e rro n t, un peu plus loin, les tristes
conséquences produites p ar ces attaques aussi imprudentes que mal
fondées. . .
Quant à nous, qui n ’avons cédé qu’à de profondes convictions,
établies sur les faits les plus palpables, nous qui n ’avions rien à
gagner dans ce débat, et, au contraire, tout à perdre, ce que nous
avons accepté, nous ne regrettons qu’une seule chose, à cet égard,
c’est de n ’avoir pas eu une voix plus retentissante, plus persuasive
et iilus sévère. A l’erreu r persistante, magistrale et systématique
la plus pernicieuse de toutes, il n ’y a d’autre remède efficace
à opposer que la vérité tout entiè re , et la vérité ne connaît pas
plus les déguisements de la forme que ceux du fond.
(t) Ceux qui ne savent pas que la science est une passion et qu on
l’aime comme un bon patriote aime son pays, comme un lion
père aime ses enfants, comme un bon chrétien aime son Dien, ne
nous comprendront certainement pas. Qui, d’eux ou de nous, est
le plus à plaindre? ^
B o n i t e . — B o ta n iq u e .