de 1840, et forcément interrompus dès juin 1843,
ont dû uaturellement beaucoup souffrir des sept
années pendant lesquelles il nous a fallu sinon les
abandonner entièrement, du moins les suspendre parfois,
les arrêter souvent, pour aller au plus pressé,
pour courir au secours de la science tout entière, selon
nous gravement compromise par une erreur fatale,
complète, pour voler à la défense de tous les principes
que nous avons posés et au triomphe desquels
nous avons consacré les pénibles et laborieuses années
de nos deux derniers voyages.
Mis aujourd’hui en demeure, par l’administration
de la marine, de terminer la botanique de la Bonite
dans le plus bref délai, il nous serait bien impossible
de réunir les matériaux épars de cet ouvrage, et de
rédiger, dans le court espace de temps qu’on veut
bien nous accorder encore, les trois volumes de texte
qui restent à livrer au public.
Cette nécessité absolue de finir, et de finir promptement,
nous a inspiré la pensée de publier, sous le
titre d ’introduction à cet ouvrage, tous les éléments
relatifs à la longue discussion que nous avons soutenue ;
d ’y réunir même, s’il est possible, tous les mémoires
ayant diversement trait à l’organographie, à la physiologie
et à l’organogénie des plantes, et de placer ainsi
sous les yeux des botanistes, que nous appelons instamment
à juger en ce débat, toutes les pièces et tous
les documents de ce long procès.
Après les attaques qui ont eu lieu devant l’Académie
des sciences, nous avons eu à en subir de nouvelles,
PRÉFACE. Í3
mais qui ne sont, à bien dire, que des répétitions ou
des variantes des premières. Ces nouvelles attaques,
directes et indirectes, mais positives, ayant etc ré sumées
sous le titre d’objections dans un ouvrage élémentaire
publié avec l’approbation du Conseil royal
de l’instruction publique de 1846, ce qui les rend bien
plus dangereuses encore pour la jeunesse, nous avons
justement pensé que c’était pour nous un devoir de
conscience de les réfuter une seconde fois, et d’employer,
pour cela, une partie des nouveaux arguments
que nous avons à faire valoir contre elles.
Si cela ne suffit pas, nous y reviendrons avec toute
l’accablante réserve que nous destinons à notre physiologie.
Nous devions, naturellement, en raison de leur d an gereuse
actualité, commencer par les réfutations de
les dernières objections. C’est ce que nous avons fait.
La botanique de la Bonite se composera de quatre
volumes de texte et d’un atlas de cent cinquante planches,
d a n s lesquelles nous avons, pour ainsi dire, prodigué
les détails morpbograpbiques des fleurs, des
fruits, des graines, et, chaque fois que nous avons pu
le faire, des germinations; de celles surtout qui étaient
complètement ignorées des botanistes, et dont la connaissance
jettera un grand jour sur 1 histoire encore
très-obscure, jusqu’à n o u s, du premier développement
des plantes de quelques familles importantes des
régions tropicales, telles, par exemple, que les Pau-
danées, les Nipacées, les Pbytélépbasiées, etc.
Entièrement convaincu qu’une pulilication du genre