184 RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE BOTANIQUE
feuilles d étain recouvertes de cire pour ôter tout acr
cès a 1 air e là 1 humidité, sont en très-grand nombre.
1 armi les dernières nous citerons vingt-quatre variétés
de riz de montagne qui proviennent de Manille et dont
il est a propos de tenter la culture en Algérie. L’ad-
minislratioii du Jardin du roi a déjà pris des mesures
à cet effet. Nous citerons aussi des graines de légumes
de Clune et de la plupart des localités où la Bonite a
louclié.
Il y a en outre un grand nombre d ’écorces textiles;
du fîl du bananier ÙMAbaca, préparé à Manille par
M. Gaudichaud lui-méme; une collection de vingt-
quatre thés de Chine, donnée par M. Layton, savant
naturaliste, essayeur de thé de la compagnie anglaise
a Canton; des produits médicamenteux; des résines
et des gommes. L’une de celles-ci qu’on obtient d ’une
Cappandée arborescente du Pérou \ton\mce Sapote,
peut remplacer avec avantage la gomme arabique.
Auprès de ces substances nous trouvons le Gambar,
masticatoire que les Indiens, les Chinois, les Cocbin-
cbinois, et presque tous les peuples de l ’Océanie mêlent
a leur bétel. Cette matière est extraite eu grand
des feuilles d ’une Rubiacée à laquelle les habitants de
Suigapore et de Malacca donnent les noms de Gambar,
Garnbir ou Garnbé, et qui paraît être une espèce du
genre Naudea. M. Gaudichaud a recueilli tous les
renseignements nécessaires sur la culture du végétal
et sur la ¡ireparation de l’extrait qu’il fournit.
On conçoit ce que , durant de trop courtes relâches
sur différents poiuls du globe, la récolte de si jirécieuses
el si abondantes collections de piaules sèches,
de piaules vivantes, de graines , de matières extraites
des végétaux, de bois dont quelques écbanlillons pèsent
jusqu’à deux cents livres, de fruits parmi lesquels
il s’en trouve plusieurs d ’un volume énorme, a du
coûter d ’efforts et de persévérance à M. Gaudichaud
et à deux braves marins qui l’ont accompagné constamment
dans ses courses aventureuses.
M. Gaudichaud s’est montré aussi infatigable à bord
que durant les relâches. Les heures qu’il n ’a pas consacrées
à la botanique, il les a données à la zoologie.
Les manuscrits, les dessins qu’il a mis sous nos yeux
eu font foi. Parmi ces derniers nous avons remarqué
des aquarelles représentant des fleurs, des fruits, des
germinations, des coupes de bois. Elles sont dues a
l’habile pinceau de M. Fisquet, enseigne de vaisseau,
et l’un des peintres d’histoire du voyage. Quand on
passe en revue le volumineux recueil d’excellents dessins
de marines, de paysages, de monuments, de
villes, etc., que ce jeune marin a exécutés, on se demande
comment il a })u trouver du temps pour le service
de l’histoire naturelle.
Nous ajouterons pour en finir sur la botankpie, que
des instructions données par le ministre de la marine,
dans l’inlérét de l’industrie française, sont devenues
profitables à la science. Le commandant de la Bonite,
M. le capitaine Vaillant, a rapporté, avec des oeufs de
vers à soie du Bengale en parfait état de conservation,
des graines el des individus vivants de jilusieurs es-
|)èces ou variélés de mûriers de l’iiide, cl d ’une es