égale au moins à celle dont ils auraient été frappés ?
Nous aimons à croire que, s’ils avaient un jieu ré-
lléclii, ils auraient hésité, et peut-être même tremblé
à la v u e , non de nos a rme s, mais des leurs, avant
de nous livrer combat, avant de se hasarder à dire
que tout ce que nous avons avancé de faits, de principes
, de théories, était faux et trompeur.
De quel droit, d’ailleurs, nous out-ils attaqué.’ Où
sont leurs titres écrits, et à quelle balance les ont-ils
jiesés? Veulent-ils maintenant que nous comptions
ensemble ? Qu’ils le disent, et ce sera bientôt fait!
Ils nous croyaient, dit-on , dans l’erreur. Ce motif,
d ailleurs fort contestable, peut-il leur servir d ’excuse?...
Quoi qu’il en soit, nous voulons l’admettre,
et chasser loin de nous les preuves manifestes qui
nous démontrent seulement qu’ils nous croyaient
trop faible pour résister à leurs agressives et orgueilleuses
prétentions.
Us se sont donc trompés, n ’importe comment, et
nous les en excusons.—^Mais ce dont on ne les absoudra
jamais , surtout dans leur camp , où règne le
silence de la m o rt, et ce qu’ils ne se pardonnei ont
sans doute pas eux-mémes, lorsqu’ils auront plus
complètement repris leurs sens, c’est d’avoir légèrement
parle, d avoir inconsidérément joué et perdu
sans retour ce droit d ’attaque qu’ils s’étaient arrogé,
dont nous nous sommes emparé, et que désormais
nous pouvons retourner contre eux.
Qui pourrait nous blâmer maintenant si, usant de
la loi du talion , nous leur demandions (mbliquement
compte de toutes les erreurs involontaires, mais graves
et nombreuses, qu’ils ont commises? E t, en fin de
cause, qui aurait tort d’eux ou de nous?
Mais nous n’abuserons pas des avantages qu on
nous a laissé prendre, ni de la force qu’on nous a
donnée.—Nous réfuterons les fausses objections qu’on
nous a faites ou qu’on pourra nous adresser encore,
mais jamais, tant que nous n ’y serons pas forcé par
la nécessité, nous ne commencerons d’imprudentes
et regrettables hostilités; nous nous résignons d’autant
plus volontiers à rester sur la défensive q u e , jusqu’à
ce jour, notre marche, loin d avoir ete une retraite
, a toujours ressemblé à un mouvement accéléré
en avant.
Cependant les grandes fatigues occasionnées par nos
études anatomiques, par la coordination et la rédaction
d’une trentaine de mémoires, par la tension d’esprit,
par l’agitation tumultueuse des sens, et par les veilles
continues, fatigues qui ne s’étaient pour ainsi dire pas
fait sentir pendant tout le temps de l’action, ont
cruellement réagi sur notre santé depuis cette epoque,
et à tel point même, que c’est à peine à dater de la
fin de février de cette année (1 ) et à la suite d’accidents
très-graves, que nous avons pu nous livrer à des études
sérieuses et reprendre, peu à p e u , le cours de nos
travaux de la Bonite.
Ces travaux, commencés dans les premiers jours
(t) Notre manuscrit a été livré à la commission de publication instituée
au dépôt des cartes et plans de la marine, le t " septembre
tSbO.
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