Les questions (|ui se rattaclient à la formation, à
1 accroissement et à la vie des bourrelets des souches
desapin, n ’oiitdoucencore étérésoIues,parMM. Reum,
Ratzeburg et Goeppert, que sous le rapport de la transmission
des principes quelconques qui doivent passer
des racines d un arbre entier et plein de vigueur aux
racines d une souche mutilée, c’est-à-dire dont on a
retranché la tige, souche qui ne peut avoir en réalité
que la valeur d’une racine greffée à d’autres racines.
Par MM. Charles Martens, Dubreuil et nous-méme ces
questions n’ont été résolues que sous le rapport de la
descension, d ’une part, et de l’ascension, d’une autre
pa rt, des fdets radiculaires (ou autrement dit des
fluides organisateurs de ces filets), qui descendent du
sujet entier et remontent ensuite dans celui qui est
mutilé ; nous ne connaissons rien de plus.
Quelles sont donc les expériences, et il y en a certainement
beaucoup à faire, qui ont servi à former les
convictions si parfaites des phytotomistes qui nous
COMBATTENT, et qui les portent à dire c|u’ils ne supposent
pas qu il puisse se trouver personne d ’assez téméraire,
car c est bien la le fond de leur pensée, pour
oser soutenir que ce sont les fdets descendants des
bourgeons dans les individus entiers, qui, des racines
de ceux-ci passent dans les racines de la souche, pour
ment à n ’en pas croire ses yeux ! Constatons pourtant que c’est
dans ee curieux passage que sont nés les granules ou corps animés !
Il est bien probable que c’est aussi avec une r a p i d i t é s u r p r e n
a n t e que se p r o d u i s e n t et s ’o b s e r v e n t ces curieux phénomènes.
De tels faits se réfutent d’eux-mêmes.
remonter ensuite entre les couches ligneuses et corticales.
Nous leur dirons donc, sans craindre que la témérité
soit de notre côté, que nous ne balançons pas à admettre
que dès que les racines de ces deux individus
se sont unies par une ou plusieurs greffes, et dès que les
racines de la souche ont participé à la vie commune
du sujet principal, elles n ’ont plus formé qu’un seul
corps, plus étendu, plus complexe, il est vrai, mais
dans lequel tout s’est passé exactement comme s’il était
resté simple avec des racines plus nombreuses et plus
longues. Les faits que nous avons été à même d ’étudier
sur les Dicotylés de tous les groupes, nous autorisent
à déclarer que ce sont bien réellement les filets
radiculaires du sujet entier, ou, si on le veut absolument,
les fluides spéciaux qui sont destinés à les former,
fluides qui ne ressemblent en rien aux cambiums et
fluides nutritifs décrits jusqu’à ce jour, qui passent
dans les souches où ils continuent leur marche exactement
comme ils le feraient si les propres racines
de ce sujet avaient une plus grande dimension.
Il n ’y a aucune différence, selon nous, entre ce qui
se passe dans ce fait et ce qui a lieu sur un tronçon
d’arbre, sur une souche, lorsqu’on y greffe ou qu’il
s’y développe adventivement des bourgeons, dont les
tissus radiculaires enveloppent toutes les parties supérieures
du sujet (1), sinon que dans ce dernier cas, les
tissus radiculaires après avoir suivi toutes les circonvo-
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, p \. 17, fig. 13.
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