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222 RAPPOlVr SUR UN MÉMOIRE
rieiire du vieux bois, et s’échappe de toutes parts en
racine.
Ces deux exemples pris, l’un, dans les Monocolylédonés,
l’autre, dans les Dicotylédoués, semblent, de
prime abord, des preuves irrécusables de la solidité
de la doctrine de M. Gaudichaud; et pourtant plusieurs
phytologistes, tout en acceptant les faits,
répudient la théorie. C’est que la question n’est pas
aussi simple qu’elle paraît. Il est certain qu’elle ne
cessera d’être un sujet de controverse que lorsqu’on
sera d ’accord sur les résultats physiologiques de la
greffe.
Le troisième point intéresse la réputation scientifi-
([ue d ’un homme excellent qui a siégé ici durant plus
de quarante années et dont la mémoire nous sera
toujours chère. Tout le monde connaît le travail de
M. Desfontaines sur les tiges des Palmiers. Un pbyto-
logiste allemand, M. HugoMobl, traitant le même sujet
avec des matériaux plus nombreux, plus variés, et
toutes les ressources de la science telle que cinquante
ans de progrès l’ont faite, avança, il y a peu de temps,
que les nomlireiix filets ligneux des tiges ne se formaient
pas au centre, mais à la circonférence, et que c’était
en croisant obliquement les fdets les plus anciens, qu’ils
ai rivaient jusqu’au coeur de l’arbre. De ce fait, il concluait
que M. Desfontaines s’était trompé. Toutefois,
il n’en est pas ainsi, quoique les observations de
M. Mohl soient d’une parfaite exactitude. Les recherches
de M. Gaudichaud montrent que M. Desfontaines
a très-bien observé et décrit ce qu’il a vu, et que
REI.ATIF AU DÉVELOPPEMENT DES TIGES. 223
M. Mobl, loin d’avoir renversé l’oeuvre de ce savant,
l’a rendue plus inattaquable en la complétant.
Les considérations exposées dans ce rapport font
connaître suffisamment les motifs qui ont déterminé
la commission à partager le prix entre M. Gaudichaud
et l’un de ses concurrents, M. Poiseuille, dont les
beaux travaux sur le mouvement du sang le rendent,
pour la troisième fois, digne d’un témoignage éclatant
de l’estime de l’Académie.