courbure, et qui , par les efforts qu’ils exercent de
haut en b a s, contribuent à refouler sur la première
courbure tous les filets ascendants qui se trouvent engagés
sous la bande d ’écorce. Le maximum d ’ascension
s’est arrêté à huit et dix millimètres.
Ces expériences, qu’il faudra continuer puisqu’elles
peuvent nous éclairer sur les puissances dynamiques
des végétaux, se trouvent donc insuffisantes et peu
propres à nous rendre raison des phénomènes que
nous cherchons à expliquer par des faits, puisqu’elles
nous prouvent à la fois que les cambiums, les fluides
nutritifs, pas plus que les filets et enfin tout ce qui
sert à la formation du bois et de l’écorce, ne peut
marcher en montant au delà de quelques millimètres,
quelles que soient les facilités qu’on leur donne ou les
entraves qu’on leur opppose.
Les arbres dits pleureurs ou en parasol, dont les
branches sont renversées verticalement jusqu’au so l,
ne purent, non plus, nous rien apprendre touchant la
question, sinon que, ainsi que nous l’avons précédemment
démontré par nos expériences, les filets, les
cambiums, les sèves élaborées, les fluides nutritifs,
etc., etc., marchent toujours dans la direction qui
leur a été imposée par la nature, c’est-à-dire des
bourgeons aux racines, ou, autrement dit, du sommet
organique des rameaux, des branches et des tiges, à
1 extrémité la plus inférieure des racines , quelle que
soit d ailleurs la direction de ces rameaux, branches,
tiges et racines.
Il fallait donc chercher ailleurs, trouver de nouveaux
faits et tenter d’autres expériences pour arriver
à la solution du phénomène en question.
Nous interrogeâmes alors les effets qui se produisent
dans les boutures et les ar bres renversés , effets
très-longuement décrits, assez convenablement figurés
par les anciens physiologistes, Agricola, Duhamel,
etc., mais très-mal appréciés.
Si, en effet, on renverse de jeunes rameaux isolés,
des branches, des tiges et même des arbres entiers
munis de leurs branches et de leurs racines, de
manière à mettre leurs parties supérieures dans
le sol et leurs bases ou leurs racines dans l’air, les
bourgeons adventifs qui se développent sur toutes
ces dernières parties envoient bien réellement du
sommet à la base de la position dans laquelle iis se
trouvent anormalement placés, mais en réalité, de la
base organique au sommet devenu inférieur, des produits
analogues à ceux qu’ils auraient émis si on les
eût conservés ou plantés dans leur direction naturelle.
Les cambiums, les sèves élaborées, les fluides
nutritifs, les vaisseaux, les filets radiculaires ou autres,
descendent réellement du sommet géométrique imposé
à l’individu jusqu’à sa base , base où il se forme
des racines.
Ces faits sont assez connus et trop bien illustrés et
décrits depuis plusieurs siècles, pour qu’il soit nécessaire
de s’y arrêter plus longtemps.
Nous ne les signalons ici que pour rappeler qu’il
est des circonstances où les accroissements ligneux en
diamètre des arbres peuvent changer la direction