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tilde qui se démontre rigoureusement par l’analomie
de la jeune plante. L’appareil vasculaire se compose
de deux ordres de vaisseaux ; l’un se porte du collet
de la racine au bourgeon ; l’autre du bourgeon à
I extrémité de la racine. Le premier élève jusqu’au
lioLirgeon la séve brute qui s’y élabore ; le second conduit
jusqu’a la racine une partie de la séve élaborée.
Celui-ci, dans les Dicotylédones, se prolongeant entre
1 écorce et le bois, forme les nouvelles couches ligneuses
par son union avec les utricules nées de la tige, et
contribue de cette façon à l’accroissement en diamètre,
tandis que l’autre, s’allongeant au centre et aboutissant
au bourgeon qui transforme en matière organisée une
[lartie de la séve venue de la racine, travaille à l’accroissement
en longueur. Il suit de là que le bourgeon
ne reçoit d ’en bas l ien de solide, rien d ’organisé, qu’il
crée de toute pièce les vaisseaux qui entrent dans sa
composition, et que ce sont ces mêmes vaisseaux,
développés inférieurement, qui se représentent dans
les couches ligneuses de la tige et de la racine dont
ils constituent la portion la plus importante. Et quant
aux utricules des couches, soit qu’elles s’allongent de
bas en haut, on du centre à la circonférence, elles
s’organisent sur place, entre l’écorce et le bois, et n’ont
rien de commun avec le bourgeon.
Cette série de phénomènes, qui a lieu dans l’état
naturel des individus, existe également dans les individus
greffés. Tout le bois de la tige et de la racine,
placé au-dessous de la greffe, se compose de vaisseaux
émanés des liourgeoiis de Fente et d’ulricules engen-
RELATIF AU DÉVELOPPEMENT DES TIGES. 219
drés par le sujet. Cette proposition est la pierre angulaire
de la théorie. Celle-ci s’écroulerait si celle-là venait
à être infirmée par l’observation.
Le double appareil vasculaire et les phénomènes
qui résultent de sa présence, n’appartiennent pas seulement
aux Dicotylédones, ils se retrouvent dans les
Monocotylédonés ; mais ils y subissent les modifications
que commande l’arrangement particulier des
filets dont le bois est composé.
Telle est, en substance, la doctrine que professe
M. Gaudicliaud. A bien considérer les choses, elle n’est,
comme nous Favons déjà fait remarquer, que celle de
du Petit-Thouars et de Lindley; mais M. Gaudicliaud
lui a imprimé un caractère de généralité qu’elle n’avait
pas. Pour arriver à ce résultat, il a recueilli une multitude
de faits qui, de quelque manière qu’on les interprète,
serviront puissamment aux progrès de la science.
Ses adversaires, il faut s’y attendre, ne manqueront
pas de dire que ces faits, quelque curieux et inattendus
qu’ils soient, s’expliqueraient tout aussi bien par leur
doctrine que par la sienne. Mais nonobstant cette
assertion, que l’on ne doit pas accepter sur simple
parole, puisqu’elle vient de personnes qui depui.s longtemps
se sont fait une autre idée du phénomène de
l’accroissement des végétaux, tout le monde conviendra
que, par son nouveau travail, M. Gaudichaud
s’élève à la hauteur de nos plus habiles phytologistes.
Il est digne de remarque que, durant les agitations de
deux voyages de long cours, malgré le déplorable état
de sa santé, cet infatigable naturaliste n’a cessé de se