Mi
coeur; n’oublions pas surtout qu’en cherchant à nous
stimuler et à nous faire comprendre qu’on n’y arrive
jamais que [)ar l’emploi de toutes les facultés qu’il nous
a données et qu’il ne demande qu’à élargi)', il nous a
aussi fait concevoir que ce progrès conquis par chacun
de nous doit être, en définitive, le patrimoine de tous,
et que plus nous avancerons vers l’inconnu, vers ce
cbamp de l’avenir qui est notre véi itable ten e promise,
plus nous nous rapprocherons du beau, du grand, du
vrai, c’est-à-dire de la source pure de toutes choses,
du principe divin qui les régit.
Ce travail, dont nous ne donnons ici que quelques
lambeaux épars, aura, chacun le comprend déjà, une
conclusion nécessaire, et cette conclusion, aussi conséquente
que facile à déduire, sera : qu’il n ’y a qu’un
seul principe universel, le principe vital, qui échappera
toujours aux analyses physico-chimiques, ou autrement
dit, une seule et puissante volonté qui a précédé
le monde et ordonné tous les actes qui s’y
accomplissent. Que toutes les autres forces plus ou
moins distinctes ou réunies (1) qui se révèlent dans
la nature, et que nous nommons aussi généralement
des principes, quoique en apparence produites plus
tôt, ne sont en réalité que des reflets, des dépendances
et des subordinations de ce principe vital primitif,
que par impéritie ou défaut de réflexion on a
voulu nier, et dont les plus admirables manifestations,
(i) Les fluides électro-magnelique, electro-chimique, elc.
non moins évidentes que le mouvement des astres,
s’opèrent dans les corps organisés vivants qui en sont
pénétrés, et spécialement dans l’espèce humaine (pii
en a été le plus profondément imprégnée.
C’est guidé par ces idées pour ainsi dire natives, tant
elles nous dominent depuis longtemps, animé par les
plus douces espérances comme par les nobles ambitions
qui habitent le coeur de l’homme, et peut-être
aussi abusé par ces décevantes illusions de gloire,
compagnes ordinaires de la jeunesse, que nous nous
sommes élancé dans la carrière des sciences, ne reculant
devant aucune privation , aucune fatigue, aucun
danger, même devant la crainte de grever notre trop
modeste avenir par des sacrifices bien au-dessus de nos
faibles moyens.
Le besoin de voir, d’étudier, d’apprendre et d ’ap-
pi endre encore, d’enrichir et de glorifier notre pays,
était si dominant chez n o u s , que nous aurions tout
bravé pour accomplir les desseins que nous avions
formés d’aller explorer les régions tropicales dont les
voyageurs nous ont donné de si biillantes et pourtant
si imparfaites images.
Oui, aller visiter le Brésil, le cap de Bonne-Lspé-
rance, les charmantes îles de France (Maurice) et de
Bourbon (Réunion), les rivages indiens, les Mariannes,
les Moluques, les Philippines ; les Sandwich, Otbaiti et
les milliers d’autres corbeilles de fleurs qui jiai-ent le
grand Océan au sein duquel elles sont si gracieusement
semées, et mourir après, eût été nn marché que