V
I
RECHERCHES GÉNÉRALES
Bientôt après il se forme une seconde feuille , puis
une troisième, puis enfin tout un bourgeon composé
d’appendices foliacés diversement emboîtés les uns
dans les autres.
Si le végétal qui s’est constitué est composé, s’il
appartient au groupe des dicotylédones, et qu il y ait
deux, trois, quatre, etc., systèmes vasculaires primitifs
(di, tri, qiiadricotylédoné) ou un plus grand nombre,
il se formera aussi u n , deux, trois, quatre, ou un
plus grand nombre d’appendices foliacés.
C’est le type organique, originel, qui décidé de tout
cela.
Chaque bourgeon dicotylédoné primitif soumis à
des lois générales invariables quand les circonstances
extérieures ne changeant pas, s’accroîtra ensuite
par l’adjection de nouvelles feuilles qui naîtront deux
à deux , quatre à quatre ou verticillées six à six, huit
à huit, dix à dix, mais avec des degrés de développement
divers et souvent très-distincts. D’où résultent
les sortes de spirales successives dans lesquelles,
par suite d’un mouvement de torsion imprimé par
la croissance successive des parties, la dernière feuille
recouvre en apparence la première, excepté dans
les cas de développement forcé, où les verticilles,
au lieu de se superposer, se suivent, en une ou
plusieurs lignes spirales continues, dont les rapports
mathématiques, malgré de nombreux et très-savants
travaux anciens et modernes , n’ont peut-être pas encore
été bien établis.
Dans le premier cas, les feuilles seront opposées
SUR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 323
deux à deux, quatre à quatre, etc.; dans le deuxième,
elles offriront les rapports symétriques de trois à trois,
cinq à cinq, sept à sept, neuf à neuf, et se succéderont
ainsi de bouton en bouton, selon le climat, selon la
place qu’elles occupent dans le bourgeon , et conséquemment
dans l’ordre de développement, ou encore,
d’après certaines conditions d’âge , de gisement, de
position, d’époque, etc., des mêmes bourgeons; elles
prendront les accroissements , les formes et ies textures
les plus diverses : d ’où les feuilles réelles et
toutes leurs modifications, les bractées et toutes les
parties des fleurs et des fruits considérées comme des
organes similaires, mais dans des états divers d’association
et de croissance.
Les grandes lois tératologiques , ces lois d ’association
et de groupement des organes ont commencé
leurs manifestations, dès qu’au sommet (centre?) de
la première feuille ou du premier système vasculaire
simple, il s’en est formé un second , un troisième,
puis un grand nombre généralement constant dans
chaque végétal, lorsque, bien entendu , les circonstances
extérieures restent les mêmes.
Pour bien faire comprendre ces sortes d’associations,
prenons un exemple choisi parmi les végétaux
dont le développement est en général le plus régulier,
le marronnier d’Inde, où tous les organes de la végétation
(ceux des fleurs et des fruits exceptés) sont de
la plus grande régularité.
Dans cet arbre, les dernières feuilles normales de la
végétation annuelle, comme les premières, et même