198 OBSERVATIONS SUR QUELQUES POINTS
anguleuses à l’extérieur (3-goiies, 5-gones, 7-gones,
selon les espèces), et en apparence composées de plusieurs
tiges à l’intéi’ienr (fig. 5, 6). D’antres tiges (1)
encore montrent ces vaisseaux séparés en séries distinctes
dans la tranche horizontale, cunéiformes de la
cil-conférence an centre (fig. 7), sinueuses dans le sens
de la longueur, à sinuosités anastomosées de manière
à formel' sous Fécorce un réseau ligneux à mailles
régulièrement disposées en spirale (fig. 8), etc.
Plus mes découvertes s’accroissaient, plus mon embarras
pour les explicpier devenait extrême.
J’avais bien reconnu des analogies, certains rapports
naturels ; j ’étais même arrivé au point de dire que telle
tige de liane appartenait aux Bignoniacées par ses
vaisseaux disposés en croix ; aux Sapindacées par ses
vaisseaux fasciculés ; aux Malpigbiacées par ses vaisseaux
festonnés à la circonférence ou plus ou moins
profondément divisés de l’extérieur à l’intérieur (fig. 9,
10, 11) ; aux Aristolocbiées par ses vaisseaux rares,
en apparence dicbotomes; aux Cactées, aux Cucurbi-
tacées (Canca), et aux Oxalidées par ses vaisseaux
réticulés; à quelques légumineuses grimpantes (Bau-
hinia scandens, Abrus, etc.), par des tiges singulièrement
déprimées, rubanées, ondulées, par des vaisseaux
fibreux, flabellés, zones, elc. Mais là s’arrêtaient
mes remarques.
(I) Les faisceaux fibreux, libre s, qu’on remarque au centre de
la tige représentée, fig. 7, dans celles des Pipéra c é e s, des Bégo-
niacées , seront convenablement expliqués par la tliéorie de
M. Aubert du Petit-Tliouars.
Pouvais-je me contenter de telles observations,
rester inactif à la vue de phénomènes aussi singuliers,
et me borner, à mon retour en France, à la simple
exposition de faits purement curieux? Je crus beaucoup
mieux comprendre la tâche qui m’était imposée !
Abandonnant dès ce moment l’étude de la simple
disposition des fibres dans les tiges, étude stérile qui
n ’avait pu m’éclairer sur aucun point, je me livrai de
nouveau à des recherches anatomiques, et le microscope
vint me dévoiler des faits q u i, je le pense,
me replacèrent dans la véritable route de l’exploration.
Les dissections d’embryons et de bourgeons furent
reprises avec une nouvelle ardeur et poussées aussi
loin que mes instruments me le permirent (car j ’étais
bien convaincu que toute la question était là), et elles
me conduisirent à la solution, du moins plausible, de
tout ce qui d’abord n ’était pour moi que problèmes
incompréhensibles. Ces recherches anatomiques eurent
surtout pour but l’origine du système fibreux dans les
cotylédons, puis dans les radicules, dans les feuilles et
dans les tiges.
Adoptant une marche inverse de celle qui a été généralement
suivie jusqu’à ce jour dans ce genre d’observations,
c’est-à-dire, procédant avec méthode du
connu à l’inconnu, je suivis, à l’aide du scalpel, les
vaisseaux fibreux de la tige dans le pétiole ; du pétiole
dans le limbe; de la nervure médiaire du limbe jusqu’aux
dernières ramifications capillaires des lobes;
ce qui m’eût conduit peut-être jusqu’aux globules du