En tei'miuaiit cette notice que je vous adresse
comme au chef de noire école française de physiologie
végétale , permettez-moi, monsieur , de vous renouveler
ici l’assiirance de ma gratitude pour la bienveillance
avec laquelle vous avez accueilli mes premiers
essais en botanique, et de vous offrir l’expression
de mon respectueux attachement.
Toulon, 1 " août 1833.
C. G A tlD IC H A Iin .
RÉPONSE DE M. DE MIRBEL
A M. GAUDICHAUD.
M o n s ie u r e t c h e r c o n f r è r e ,
,1’ai lu avec un vif intérêt la lettre que vous m’avez
fait rhonnenr de m’adresser le U‘' août dernier. C’est
un brillant programme de vos découvertes pbytologiques.
Votre habileté dans l’art d ’observer la nature
m’était garant que votre grand voyage ne serait pas
inutile à la science ; les résultats ont dépassé mes espérances.
Je n ’en juge pas seulement par votre lettre ;
j ’ai vu vos collections : elles sont admirables. Il vous
re ste , monsieur, à les décrire et à les publier. Les
théories les plus vraies ne paraissent telles que lorsque
ceux qui les ont devinées, livrent au jugement de tous,
les faits sur lesquels elles reposent ; et les faits par eux-
mêmes ont tant de valeur, qu’isolés de toute théorie,
ils suffisent déjà pour établir solidement la réputation
des habiles observateurs. Tâchez, monsieur, de nous
faire jouir bientôt des fruits de vos découvertes. Vous
seul en possédez le secret. Il n’appartient qu’à vous
de donner à chaque chose sa juste appréciation, et de
montrer les rapports que toutes ont entre elles. Si
vous négligez de le faire , il est fort probable que de
longtemps il ne se rencontrera personne aussi capable
de mettre en oeuvre vos précieux matériaux, et votre
indifférence , que je serais alors tenté de qualifier de
coupable, aura été un obstacle au progrès de la
science.
Adieu, mon cher confrère, croyez que personne ne
vous estime et ne vous aime plus que moi.
M i r b e l .