Après j ’aborderai la question des causes qui produisent
ces transformations.
Je résumerai ainsi les principaux types de méta-
inor|iboses .
1 ° Calices en feuilles: ces transformations sont
partielles on générales dans beaucoup de végétaux ;
dans la rose particulièrement. Elles sont constamment
{partielles dans le Mussænda frondosa et dans plusieurs
autres espèces de ce genre;
2“ Pétales en feuilles ;
3° Pétales irréguliers en pétales réguliers : pélories;
4“ Etamines en pétales : roses, pavots, escbscholt-
zia, etc. ;
5“ Etamines en ovaires ou carpelles : pavots, polé-
moines ;
6° Carpelles séparées ou converties en feuilles :
oranger ;
7° Ovules en feuilles, etc. ;
8° Écailles en feuilles et feuilles en écailles, elc. ;
9° Écailles en pétales;
10° Bractées en pétales , en feuilles ;
11° Feuilles, états divers, feuilles en fruits;
12° Folioles en fleurs, en fruits, en sporanges.
La rose résume a elle seule presque toutes ces modifications.
Cet exemple est connu de tout le monde, et il suffira
de rappeler que la rose sauvage, l’églantier, n’a,
dans son état naturel, que cinq pétales, pour rappeler
aussi à l’esprit de tous, la rose double, dite à cent
feuilles, la plus belle de toutes les métamorphoses.
Viennent ensuite les roses polifères, c’est-à-dire
celles qui renferment plusieurs fleurs dans le même
calice, celles dont les cinq lobes dn calice se changent
en feuilles, et les étamines en pétales, ce qui est le cas
le plus ordinaire; celles enfin où toutes les parties de
la fleur, les lobes du calice, les pétales, les étamines,
les pistils, les ovaires et les ovules se transforment,
les uns en pétales, les autres en feuilles, ou même
tous en feuilles, ce que j ’ai rencontré plusieurs fois.
On sait que certains oeillets, Ljchnis, Bellis, etc.,
sont, à peu de chose près, dans le même cas.
Ainsi que chaque partie de la fleur, la feuille, organe
principal de la végétation, se modifie parfois, tantôt
par défaut, et alors elle se réduit à l’état d’écaille souvent
fort petite, tantôt par excès, en passant de l’état
d’écaille à celui de feuille, de carpelle, de fruit.
Le calice passe à l’état de feuille dans le rosier, le
Mussænda frondosa et quelques autres espèces dn
même genre. Dans le dernier cas cité, la transformation
est partielle et généralement réduite à un seid
lobe; ce qui arrive aussi, mais plus rarement dans le
premier.
Ainsi donc les écailles des bourgeons, les lobes des
calices ( dont l’organisation diffère peu de celle des
écailles), et les pétales peuvent dans certaines circonstances
se convertir en feuilles. 11 en est de même
des carpelles et des ovules; et les pétales qui proviennent
des étamines sont aussi parfois soumis aux mêmes
métamorphoses.
Mais les étamines scml de tous les organes ceux qui
B o n i t e . — B o ta n iq u e .
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