signaler celte lenlalive aux expérinientatenrs qui pourraient
rencontrer le même phénomène et tenter de
nouveau et plus heureusement que moi la fécondation
et la greffe. Ce sera par approche seulement qu’il
faudra opérer.
T.e cas le plus reinarcpiable de cette conversion des
étamines en ovaires fertiles, et de l’application par
soudure naturelle de ces ovaires extérieurs sur les
ovaires intérieurs, est, sans contredit, celui que je
viens de citer et qui a été observé par M. Ad. Bron-
gniarl sur le Polemoniurn cæriiieum.
Dans ce cas vraiment extraordinaire, les étamines
sont naturellement et complètement changées en
ovaires ; ces ovaii es remplis d’ovules et réunis entre
eux par leurs bords latéraux, le sont aussi avec l’ovaire
central par leur bord interne, de manière à former,
après la fécondation artificielle, deux rangs concentriques
de graines qui mûrissent et germent ensuite.
Nous avons, pour ainsi dire, assisté, MM. Ad. Brongniart,
Guillemin et moi, cà la duplication AeYEsch-
schoitzia caUfornica var. crocea , cultivé depuis peu
d ’années dans les parterres dn Muséum. Cette curieuse
Papavéracée, qni n ’a commencé qu’en 1833 à orner
nos cultures du Muséum et nos jardins publics de ses
belles fleurs d’un jaune rougeâtre, se multiplie de
graines, et est ordinairement à fleurs simples, quadri-
pétalées. Elle doubla, pour la première fois, dans l’été
de 1834, et nous offrit des fleurs à cinq, six, sept et
jusqu’à dix pétales, de plus en plus réduits vers le
centre; et, plus intérieurement encore, quelques éta-
SUR I.A PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 293
mines, en partie métamorphosées, déroulant pour
ainsi dire leurs b o rd s, et donnant par là passage an
pollen tout formé qu’elles renfermaient.
Ce sont ces différentes parties des végélaux qui,
prises dans leurs divers états de développement primitif,
et suivies dan$ tontes leurs modifications et associations
naturelles et artificielles (les greffes) conduiront
à la déduction des lois qui président aux
changements de forme qui s’opèrent dans les tissus,
puis dans les fonctions de ces tissus diversement modifiés,
et à tenter, d’après ces études, et avec elles, une
classification physiologique de tous les faits connus.
Aj)i'èsles métamorphoses qui arrivent dans les corps
dits appendiculés des végétaux, viennent tout naturellement
celles qui ont lieu dans les corps du centre
des fleurs, lesquels, tout aussi appendiculaires selon
nous, sont encore aujourd’hui, et bien à tort, considérés
par beaucoup de botanistes physiologistes comme
des organes axifères. Je veux parler des ovaires qui
deviennent des fruits , et donnent des graines.
Les différentes sortes de fruits ont été observées,
sous le rapport des fonctions jdiysiologiqnes et organogéniques
qui s’opèrent dans leurs diverses parties ,
sous l’influence des agents météoi iques.
Pour donner une idée de ce genre de travaii, je citerai
pour exein[)le les drupes, dont l’organisation est
si remarquable.
J ’ai cherché quelle est la nature originelle de la
pellicule épidermoide, de la pulpe, dn noyau ou coque
ligneuse, dure, et de l’amande ou graine munie de ses