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« frayant un passage, soit à travers les tissus utricu-
« laires de la couche sous-libérienne, soit à travers le
(( fluide ou cambium, qui, selon quelques-uns, est
• « épanché entre le bois et l’écorce. O r , n i l ’u n e n i
« l ’a u t r e d e c e s d e u x c i r c o n s t a n c e s n e s e r e n c o n t r e n t :
« l’accroissement a lieu en même temps dans toute la
« longueur de l’arbre, e t jam a is a u c u n o b s e r v a t e u r n ’a
« surpris l’extrémité des fibres ligneuses dans aucun
« point de leur trajet. «
Or, encore, je vous en demande bien pardon, on
trouve, pour peu qu’on soit observateur, les extrémités
des fibres se frayant uu passage dans toutes les
parties des rameaux, des branches, des tiges et des
racines; et il n ’y a sans doute que vous et les élèves
aljiisés de votre déplorable école phytologique, qui ne
les ayez pas encore vues ; et cela, parce que ne connaissant
jias l’époque précise, les circonstances et les
causes de leur apparition, vous ne vous y êtes pas pris
à temps. Elles se forment assez vite, vous l’admettez
vous-même, tout eu attribuant cet effet à un ordre de
choses différent; et, ainsi que beaucoup d ’autres, vous
êtes arrivé trop tard.
Obligez-nous donc, si vous tenez à vous édifier et à
juger, vous qui sans mission de droit vous êtes fait
juge de nos travaux et de nos théories, de venir voir
ces fibres sur les Monocotylés (1) et les Dicotylés (2),
à la base des bourgeons et à la naissance des racines.
(t) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 5, fig. 6, 8, 9 ; pl. 9,
fig. S, etc.
(2) Id ., ib., pl, 3, fig. i4 , etc.
Si VOUS eussiez commencé par là, avant de chercher à
nous c o m b a t t r e (page 281), vous vous fussiez évité le
jiénible devoir, sans doute, de nous donner sans
motif le disgracieux démenti dont nous vous laissons
le regret. Venez voir ces faits incontestables, ou autrement
ce sera continuellement entre nous un jeu
puéril de tu l’auras, tu ne l’auras pas, dont je vous
abandonnerai tout le ridicule, en certifiant de nouveau
et en prouvant au besoin à tous les amis de la vérité
que les faits que vous niez avec une assurance qui
nous étonne et nous afflige, existent bien réellement,
et que nous pouvons les montrer à vous, à vos amis
scientifiques, comme à tous ceux qui voudront les
voir.
Cent cinquante ou deux cents hommes de science,
professeurs français et étrangers, qui nous ont fait
l’honneur de nous visiter pour s’éclairer sur ces faits,
ont pu en constater l’exactitude, sans le secours du
microscope ni même de la simple loupe, et seulement
avec les yeux que la nature leur a donnés ; si vous
êtes aveugles, nous vous les ferons toucher du doigt !
Troisième objection (page 281).
« Si les fibres ligneuses partent de la base des bour-
« geons, elles sont nécessairement de formation plus
<( ancienne dans ce point, que plus bas dans le reste
« de la tige, et doivent par conséquent offrir une or-
« ganisation plus parfaite, plus compliquée.
« O r , c ’e s t l e c o n t r a i r e q u i a l i e u dans les Mono-
« cotylés, où les fibres étant isolées et distinctes les
B o n i t r , — B o ta n iq u e . 6