278 RECHERCHES GÉNÉRALES
j’ai faits j)oiir arriver à quelques résultats utiles, et elle
m’eu a clignement récompensé.
Elle a connaissance aujourd’hui du plan que j ’ai
formé et des deux premiers chapitres de mon travail.
Le troisième, terminé en très-grande partie, l’est
depuis longtemps pour moi, dans ma pensée; mais
cela ne suffit pas : il faut, pour le présenter avec cjiiel-
(jues chances de le faire adopter, l’entourer de preuves
aussi nombreuses et aussi concluantes que celles qui
ont été données à l’appui des deux premiers chapitres.
Ces preuves sont évidentes pour moi, mais elles ne
seraient peut-être pas assez démonstratives pour tous,
surtout pour ceux qui sont disposés à faire de l’opposition
systématique, ou qui ont intérêt à soutenir des
idées contraires aux miennes.
Le temps m’a manqué pour réu n ir, dessiner et
décrire les faits nombreux destinés à étayer mes
théories; mais ces théories sont arrêtées et ne sont
cpie l’expression des résultats obtenus.
En attendant cpie je puisse achever cette partie de
mon travail sur Forganographie, je vais jeter par anticipation
un premier coup d’oeil sur les deux autres
divisions générales, la physiologie et Forganogénie
des végétaux, aFm de montrer le cadre que j ’ai formé
jadis et d’indiquer la plupart des matériaux que je dois
employer et les résultats que j ’ai obtenus.
Cette manière de procéder n’est pas, je le sais,
conforme aux usages de l’Académie, usages cpii veulent
avant tout qu’on arrive avec des faits démontrés et
(ies théories appliquées à ces faits ; mais je la crois
SLR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 279
iilile dans ce cas; et si l’Académie daigne remarciuer
dans quel état se trouve aujourd’hui la physiologie
des végétaux, et se rappeler que j ’ai entrepris des recherches
générales destinées à éclairer cette branche
si importante de la science, elle me pardonnera la
¡irécaution que je prends de préparer les esprits à recevoir
mes théories, de remuer pour ainsi dire le terrain
avant de lui confier les germes nouveaux que je
voudrais y voir croître; et si elle veut bien m honorer
d ’un peu d’attention, elle reconnaîtra peut-être que
ce premier aperçu, tout superficiel qu’il est, n ’est cependant
pas totalement dépourvu de vues nouvelles,
de faits importants pour la science.
ne quelques idées générales sur la physiologie et l’organogénie
végétales.
Lorsqu’en avril 1835 j ’ai déposé à 1 Académie des
sciences un travail s u r l’organographie végétale (1),
j ’ai annoncé que j ’avais fait aussi des recbercbes sur
la physiologie et Forganogénie du même règne, et que
je ferais successivement connaître les données générales
que j ’avais recueillies sur ces parties.
Alors, comme aujourd’hui, j ’étais intimement convaincu
de la vérité et de l’importance de ces principes,
nouveaux pour la plupart, et je pensais qu’il
suffirait de les faire entrevoir pour cpi’ils fussent à
l’instant adoptés.
(I) Voy. Comptes rendus des séances de l ’Académie des sciences,
r I , p. 522.