])ièce à pièce, cellule par cellule , et de haut en bas ,
finissent, au bout d ’un certain temps , par constituer
de véritables tubes qui vont du sommet des tiges jusqu’à
la base des racines, sans presque éprouver d’altération
dans leur composition organique.
Cette vérité une fois établie par l’aiiatomie directe,
j ’ai cherché les moyens qui pouvaient le mieux la démontrer
, et au nombre de ces moyens, se trouvent
surtout des injections de liquides colorés; liquides
(|ue je fis facilement passer des racines dans les tiges,
des tiges dans les rameaux, et des rameaux principaux
dans les rameaux secondaires; puis, par opposition,
des rameaux dans les branches, des branches dans
les tiges, et des tiges dans les racines.
Au nombre des liquides employés furent des cires
colorées fondues, analogues à celles dont on se sert
dans les ampbilbéâtres de zoologie.
M. de Mirbel, à qui je fis p a rt, en 1833, des expériences
de physiologie fort remarquables que je venais
de faire en Amérique, et des curieux résultats qui me
furent fournis par des lianes de la famille des bigno-
uiacées, des sapindacées, et surtout des vignes, me
montra plusieurs londelles de liges du même pays et
analogues aux miennes, dans lesquelles on avait fait
passer des cheveux, expérience qui ne m’était pas venue
à la pensée, et que d’ailleurs je n ’aurais pas tentée,
par la raison bien simple que j ’avais reconnu,
dans le cours de mes recliercbes , que le diamètre des
tulles de ces liges est assez large pour contenir une
douzaine au moins de cheveux.
En y réfléchissant, toutefois, je ne tardai pas à reconnaître
qu’on pouvait tirer un grand parti de ce
moyen, e lle soir même de ce jour, je fis pénétrer des
cheveux dans toute l’étendue d’iine lige de Cissus qui
n ’avait pas moins de ciiKj pieds de longueur. Huit
jours après, j ’avais fait passer des cheveux, non-seulement
dans toutes les tiges des régions tropicales que
j ’avais recueillies dans mes voyages, dicotylédones,
monocotylédones, fougères, lycopodes, etc., mais encore
dans les tiges de tous nos végétaux ligneux indigènes,
même dans celles des conifères, qui passent
généralement pour n ’avoir pas de vaisseaux.
L’anatomie et les injections de fluides colorés m’avaient
montré les rapports qui existent entre les vaisseaux
tubuleux des rameaux et les vaisseaux tubuleux
des tiges, entre ces derniers et ceux des racines; je
dus naturellement chercher à voir s i , par le moyen
des cheveux, je ne pourrais pas arriver au même résultat.
Le succès le plus complet couronna mon entreprise.
Je fis donc passer des cheveux, des rameaux dans
les tiges, des tiges dans les racines, et des racines
principales dans les racines secondaires. Je ne bornai
point là des expériences qui devenaient de plus en plus
importantes.
L’anatomie, base de tontes mes recherches, m’avait
aussi prouvé que les vaisseaux tubuleux ou radiculaires
des feuilles du sommet d ’un arbre passent à la
circonférence de tous les tissus radiculaires tubuleux
des feuilles précédemment formées, et que c’est par