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336 IlECHERCIIES GENERALES
produire de l’acide carbonique (acides à bases de car-
boue); que des combinaisons transitoires et plus
lentes soient découvertes; que des actions et des
réactions nombreuses aient lien par substitution, sans
effort, sans secousses, el nous entrerons enfin dans la
véritable voie de l’observation et du progrès.
D’un autre côté, que des analyses exactes, comme
celles qui se font aujourd’hui, de tous les tissus et des
priuci[)es divers des corps organisés, viennent se grouper
en tableaux comparatifs, pour nous montrer l’ensemble
du jeu des combinaisons ; que des expériences
vigoureuses soient faites sur le tissu des étamines, sur
le pollen, sur les pétales, en un mot sur les différentes
parties des feuilles, des fleurs et des fruits, dans tous
leurs états de développement, et pris sur le même
végétal, et l’on verra alors que ces recbercbes fondamentales,
unies aux études organographiques et organogéniques,
viendront indispensablement jeter sur
cette partie arriérée de la science tout le jour qui lui a
manqué jusqu’à présent, et l’arracher aux épaisses ténèbres
où elle erre depuis des siècles.
En admettant qne des cellules isolées, vivantes,
placées dans les conditions d ’humidité, de lumière et
de chaleur propres à leur existence, peuvent poursuivre
leur carrière végétative jusqu’à la période de re-
jiroduction, je n ’ai probablement fait qu’indiquer ce
([ui s’est originairement passé dans la nature. Toutes
mes convictions sont arrêtées à ce sujet.
Mais d ’où proviennent ces cellules primitives ? Comment
ont-elles été engendrées? Se sont-elles formées
SUR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX, 337
sur un seul point du globe pour se répandre ensuite
sur toute sur sa surface ? ou bien ont-elles été créées
simultanément sur tous les points connus qui se montrent
aujourd’hui favorables à leur existence, à leur
développement, à leur propagation ?
Ce sont des questions qui, sous d ’autres formes,
ont sans doute été bien des fois soulevées sans être
résolues, et que l’on peut soumettre encore aux générations
futures.
.le rn’en suis déjà occupé (1) de 1819 à 1826; c’est
sous l’empire de mes premières et fortes impressions
de jeunesse que j ’ai surtout cherché à les résoudre
d ’après des principes qui, jusqu’à ce jour, ont peut-
être été mal interprétés.
Ces principes consistent à admettre avec la Genèse
un seul point originel de création pour chaque espèce
de plante, et à supposer que tous les moyens physiques
ont pu servir à la dissémination des germes de
cette plante primitive et à ses modifications.
Ainsi, au nombre des causes qui ont pu coopérer
à cette dissémination, j ’ai fait intervenir l’action
de la mer, de l’a ir, des vents, des ouragans, des
hommes, des oiseaux, et surtout celle des nuages
électrisés.
Depuis, en procédant par exclusion, en considérant
que les plantes ont nécessairement précédé les
hommes, et que la mer, en admettant qu’elle ait peuplé
les plages, n ’a pu apporter les germes de la végé-
(t) Voyage de VUranie. — Botanique, p. lO t.
B o n i t e . — Botanique.
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