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290 RECUERCIIES GÉNÉRALES
joiiisseiU au ])lus liaul degré de la faculté de se Irans-
fornier, faculté <|u’elles doivent sans doute à la simplicité
de leur oi ganisation primitive.
Aussi les voit-on dans le plus grand nombre de cas
passer à l’état de pétales, cbanger de couleur, de nature
et de fonctions; dans d’autres cas ces organes
revêtent la forme de nectah'es, de disques, etc. ; quelquefois
encore ils se convertissent en ovaires qui se
chargent d’ovules et plus tard de graines; telles sont
les Papaver somniferum et hracteatum, le Polemoniurn
cæruleum, etc.
J’ai nommé ces dernières transformations des étamines
en ovaires, â n d r o g v w ie s .
J’ai souvent vu ces ovaires androgyniens qui sont
généralement libres, se réunir un à nn, deux à deux,
trois à trois, et tous dans quelques cas, en se soudant
entre eux par les bords, et avec l’ovaire naturel central
par leur partie intérieure, et constituer ainsi un
second ovaire à l’extérieur dn premier pour n’en plus
former qu’un seul, à deux rangs circulaires concentriques
de loges. M. Ad. Brongniart, à qui cette
découverte est due, ayant fécondé quelques ovaires
de ce genre dans le Polemoniurn cæruleum, a obtenu
des ovaires extérieurs et intérieurs des graines mûres
qui ont levé.
Dans le Papaver somniferum., j ’ai trouvé plusieurs
de ces ovaires androgyniens réunis naturellement par
leurs bords latéraux et ayant des ovules gymnosés.
Mais j ’ai vainement cherché à les féconder, puis à les
greffer entre eux et sur le fruit intérieur. Les greffes
SUR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 291
n’ont eu lieu que [>ar les sucs opiacés qui les ont détruites.
Dans d ’antres cas beaucoiqi {)lus rares, ce sont les
carpelles qui se désunissent, pour former autant de
fruits distincts, comme dans l’orange, le c itro n , et
spécialement dans l’espèce de ce genre qui est le plus
profondément lobée on digilée, et que pour cette
cause les Chinois nomment main de l’empereur.
Il n’est pas rare de rencontrer des roses converties
en rameaux dont toutes les feuilles ont pour origine
les lobes du calice, qui d’ailleurs i-estent ordinairement
soudés par la base, les pétales, les étamines, les pistils
et les ovules conservant tous encore quelques traces
de leur première origine.
Mais tout le monde connaît ces sortes de métamorphoses,
ainsi qne celles des oeillets, qui renferment
souvent les uns dans les autres plusieurs fleurs munies
de leurs calices ; et tous les botanistes ont plus
ou moins complètement étudié ces transformations
sous le rapport organograpbique. J’ai pensé toutefois
qu’il était bon de les indiquer ici et de rappeler que le
pavot, par exemple, offre communément deux sortes
de modifications dans ses étamines : \ " celles qui se
transforment en pétales plus ou moins foliacés ; cas
ordinaire ; 2“ celles qui se transforment en ovaires
plus ou moins complètement chargés d ’ovules ; cas
rare.
J’ai dû mentionner les expériences infructueuses
que j ’ai faites pour souder (greffer) ces ovaires androgyniens
fécondés, à l’ovaire naturel intérieur, afin de
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