Là, niaintenanl, plus aucun doute pour nos opposants
: les filets vasculaires du chevelu sont bien
réellement indépendants du corps ligneux des racines
et engendrés par la propre substance de ces organes,
même à distance notoire de ce qu’ils appellent l’axe
descendant et ligneux des racines, partie dont ils se
rapprochent pourtant avec lenteur et a laquelle ils
finissent enfin, mais à la longue, par se fixer.
De très-beaux dessins sont venus illustrer ce fait
remarquable, qui nous est atteste, en outre, par les
élégantes descriptions d’hommes qui passent généralement
pour être des savants sérieux et consciencieux,
lesquels n ’ont sans doute pas omis de le vérifier.
Il reste donc bien démontré aujourd’hui, toujours
pour nos savants contradicteurs, que si les racines secondaires
n ’envoient pas, de bas en haut, leurs filets
vasculaires ligneux sur les racines primitives, du moins
ceux qui s’organisent dans les divisions extrêmes de
ces racines secondaires ou tertiaires, dans les fibrilles
les plus ténues et même dans le chevelu plus ou moins
herbacé, jouissent bien, a leur état primitif, d u n e
parfaite indépendance de formation.
Tels sont les faits généraux qu’enseignent aujourd’hui
des savants respectables et que nous regrettons
bien vivement de trouver dans les rangs de nos adversaires
inexpérimentés et systématiquement passionnés,
lesquels, poussés jusqu’à leurs derniers retranchements
et pour nous faire encoi’e de là de l’opposition,
ne trouvant à la clarté du ciel rien de favorable à
leurs idées, sont descendus jusque dans les entrailles
de la terre pour en tirer de nouvelles erreurs et des
faits controuvés.
Disons donc, avec toute la force de notre conscience,
qu’en agissant ainsi ils n ’ont fait que creuser la tombe
dans laquelle la génération intelligente qui grandit
sous nos yeux et gémit de leur insuffisance, enfouira
bientôt tous les faux principes, toutes les théories
imaginaires, tous les faits trompeurs encombrant aujourd’hui
nos écoles scientifiques, et dont les éléments
purifiés par la lumière et le temps, nourriront un jour
l’arbre de vérité, qui, malgré de nombreux et vains
efforts contraires, s’élève déjà majestueusement à la
place qu’ils occupaient sur le sol fécond de la science.
Apprenons-leur donc, puisqu’ils l’ignorent encore
ou qu’ils l’ont oublié, que, de même qu’il ne monte rien
dans les végétaux, sinon la séve de plus en plus élaborée
(1); de même, aussi, il ne descend rien que des
sucs organisateurs des sommités des rameaux des branches
et du tronc jusqu’à l’extrémité inférieure des racines.
Ces sucs organisateurs, qui n ’ont rien de commun
avec leurs cambiums, pas plus avec le cambium qui
coule entre le bois et l’écorce jusqu’au collet, qu’avec
celui du tissu générateur animé, fécondé ou alimenté
(1) Cette séve est pour nous le seul fluidenutritif des végétaux qui
va lubrifier (*) tous les organismes constitués, et alimenter les jeunes
individus ou pbytons naissant et végétant incessamment ou périodiquement
au sommet des tiges et de leurs ramifications, et présider au
développement de certains organismes primitifs ou accessoires.
(*) On sait quelle faible valeur nous a c cordons à tous les noms de la
physiologie phytologlque.