lippines, en Chine, en Cochinchine, sur plusieurs
points du détroit de Malacca (Singapore, Malacca,
Pulo-Pinang), à Calcutta, à Pondicliérv, à l’ile de la
Réunion (Bourbon), etc., lieux dans lesquels , sauf
Montevideo, les Monocotylés ligneux sont généralement
assez communs. Nous partions donc avec l’as-
siirance de faire une heureuse et abondante moisson
de ces précieux végétaux.
Nous quittâmes Paris, le coeur plein d ’espérance, le
25 novembre 1835, précisément le jour où l’Académie
des sciences nous décernait le prix de physiologie
végétale, avec la certitude d’aller conquérir tous les
trésors de végétation que nous ambitionnions pour
l’accomplissement de nos desseins.
La Bonite partit de Toulon le 6 février \ 836, fit
une courte relâche à Cadix, où nous vîmes pour la
première fois le Dracæna draco {\) en fruits; suivit de
point en point l’itinéraire que lui avait tracé le ministre
de la marine, toucha à l’île Sainte-Hélène, où son
état-major put faire un religieux pèlerinage au tombeau
de Napoléon, et, après avoir rempli sa mission,
rentra en France, an port de Brest, le 6 novembre
1837.
Malgré la regrettable rapidité de ce voyage, nous
avons pu cependant faire de bonnes et utiles études
anatomiques et d’admirables collections d’Acotylés,
de Monocotylés et de Dicotylés rares et précieux qui
(1) Des graines de cet arbre semées à bord de la Bonite y ont
facilement germé , et les jeunes plants qui en sont résultés sont
arrivés vivants à Paris après avoir fait le tour du monde.
ornent aujourd’hui les galeries dn Muséum d’histoire
naturelle, et de tous les matériaux dont nous avions
essenliellement besoin pour mener à bonne fin le
travail que nous avions commencé.
Notre premier soin , en arrivant à Paris, fut de
déposer toutes nos collections an Muséum, de les
mettre en ordre et de commencer, dès que nous en
eûmes la faculté, le texte et l’atlas de la botanique du
voyage.
Dès que ce travail fut en voie d’exécution, nous
nous occupâmes du soin de faire imprimer dans le
Recueil des savants étrangers, le mémoire sur 1 anatomie,
la physiologie et l’organogénie que nous avions
déposé à l’Académie en 1835. Ce travail parut
en 1841.
Enfin, libre de tous soins , et n’ayant plus à nous
occuper que de la partie botanique de la Bonite, que
l’exécution des dessins et des gravures arrêtait à
chaque instant, nous entreprîmes de coordonner tous
les matériaux de notre travail général sur l’anatomie,
la physiologie et l’organogénie des végétaux ; travail
qui sera long et pénible, mais que, Dieu aidant, nous
aurons le temps de conduire à terme.
En 1842, nous publiâmes un long mémoire sous le
titre de : Recherches générales sur la physiologie et
r organogénie des végétaux (1 ), qui n e st, à bien dire ,
qu’un premier essai, un simple croquis du cadre de
(1) Comptes rendus de l ’Académie des sciences, séance du 27 juin
1842.