lalioii des liantes inonlagnes, ({ui diffère totalement
de celle des plaines, dans les îles volcaniques, il n ’est
jilus resté de plausilde pour moi que les pliénomènes
aériens, les vents, les orages, les nuages, les oiseaux,
les insectes, etc., pour le transport des germes reproducteurs.
Faiiln, conduit par l’étude et par mes propres re-
elierches, ainsi que par des suppositions, à reconnaître
(¡ue les moindres fragments de plante, et
même de simples cellules isolées sont également des
germes reproducteurs , toutes mes suppositions se
fortifièrent et devinient presque des réalités à mes
yeux.
En vain je voulus, avec quelques philosophes modernes,
admettre que les mêmes causes avaient pu
produire les mêmes effets, et par conséquent reconnaître
plusieurs époques et centres de créations spontanées
, je ne pus jamais arriver qu’à ceci : certaines
conditions de chaleur, de lumière et d’humidité étant
nécessaires à la végétation de quelques plantes , les
corpuscules de ces végétaux enlevés d’un point quelconque
du globe et transportés dans toutes les directions
parles agents météoriques, n’ont prospéré que
là où ils ont trouvé leurs conditions de vie , leurs
zones, leurs régions.
De là, selon moi, la dissémination presque générale
de certaines espèces, qui se rencontrent partout où
existent ces mêmes conditions de viabilité ; ce qui a
fait dire à plusieurs botanistes voyageurs que quelques
plantes font le tour du monde, sous des régions
SUR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 339
données. Je suis allé, on peut le dire, aussi loin que
possible, dans cette difficile voie d’exploration méditative.
Conduit de fait en fait et de supposition en supposition
jusqu’au point de dérouler tout le tableau des
phénomènes de la vie végétative; ayant surtout étudié
sous cent climats différents tout ce qui a trait aux
faits mystérieux de la vitalité, de la fécondation et de
la multiplication des végétaux; enfin, ayant passé
pendant mes voyages et à la suite de mes longues
études dix années au moins à réfléchir sur les causes
de la vie et de la mort, je me trouve aujourd’hui
plus que jamais convaincu de cette vérité éternelle,
qu’il n’y a jamais eu qu’une période de création
pour les végétaux, tout en reconnaissant que la
puissance suprême a bien p u , pour les plantes qui
nous paraissent nouvelles, en avoir retardé la manifestation.
Ceci ne peut, en aucune façon, contredire l’opinion
des savants qui ont démontré, par les fossiles, que
l’air et les végétaux ont changé de nature à certaines
époques à la surface du globe.
Cette première supposition une fois admise que la
cellule isolée peut végéter jusqu’à produire un végétal
complet, un arbre immense (supposition que je vais
faire passer au rang des vérités démontrées, quand je
traiterai du développement de l’embryon au sein des
enveloppes de l’ovule), voyons comment se comportera
la cellule animée située au milieu d ’un tissu vivant,
dont elle fait déjà partie.