l 'il
plètes et à des injections au moyen de cires colorées
fondues, me portent à penser que les vaisseaux tubuleux
des lianes, arrivés à leur état parfait de développement,
sont perforés depuis le sommet des nervures
des feuilles jusqu’à l’extrémité des racines; qu’ils ont
la facilité de se réunir et de se grouper de diverses
manières, par approche et par le collage des tissus
qui les constituent, de communiquer directement entre
eux ainsi qu’avec les autres tissus celluleux et fibreux
, par imbibition , pour me servir d ’une expression
depuis longtemps consacrée, ou, autrement dit,
par une circulation intercellulaire dont on peut très-
facilement se rendre compte dès qu’on connaît les
phénomènes de l’endosmose et de l’exosmose; que
ces vaisseaux tubuleux servent évidemment de conduits
aux sucs séveux absorbés par les racines ; que
ces sucs et les corps solides et gazeux qu’ils tiennent
en solution sont modifiés par les tissus , et convertis
en fluide organisateur (ou cambium?) leur contact
avec l’air et la lumière, dans les appendices foliacés
des végétaux , et peut-être aussi dans toutes les parties
vertes de leurs surfaces; faits qui déjà sans doute
ont été convenablement établis par les physiologistes.
Je pense que les remarques suivantes peuvent être de
quelque importance pour l’histoire des vaisseaux tubuleux
ou séveux, et conséquemment pour celle de la
circulation générale dans les végétaux (1).
(t) Les physiologistes n ’étant pas d’accord sur la nature des
vaisseaux des plantes, non plus que sur leurs fonctions, j ’ai dû,
Dans le cours de mes recherches, j ai fait les expériences
suivantes :
Ayant rempli d’eau les tiges des lianes n° 27 (1)
{Cissus hydrophora) et n° 69 {^Bignonia echinata), longues
de trois à quatre pieds, en plongeant 1 un des
bouts dans l’eau et en aspirant même assez légèrement
avec la bouche (2) par l’autre, je vis cette eau en découler
rapidement dès que la force d’aspiration eut
cessé. En soufflant ensuite par l’une des extrémités, je
chassai facilement par l’autre, à l’état de bulles ou de
rosée, toute l’eau qui, après l’écoulement naturel de la
plus grande partie de ce liquide, était encore retenue
])Our être clair et pour me faire comprendre dans ces remarque s,
adopter provisoirement les noms suivants :
Je nomme nerveux mérithalliens les vaisseaux du système ascendant
du bois , ceux qui forment le canal médullaire, et parmi
lesquels on trouve des trachées ; je divise ce système supérieur
en trois mérithalles : 1° mérithalle inférieur ou tigellaire; 2“ mérithalle
moyen ou pétiolaire ; 3° mérithalle supérieur ou limbaire.
Je nomme fibreux mérithalliens ceux de l’écorce du même système.
Je nomme tubuleux les vaisseaux du système descendant du
bois. Ce dernier système (radiculaire ou sous-mérithallien) a reçu
le nom de tubuleux, parce que les vaisseaux qui le composent
sont ordinairement larges et perforés dans toute leur étendue. Ce
sont eux qui forment , pour la plus grande partie, les couches ligneuses
extérieures des tiges des Dicotylédones et de leurs racines.
(1) Ces numéros correspondent aux échantillons déposés au Mus
é um d’histoire naturelle.
(2) Au moyen de la machine pneumatique, des pompes aspirantes
ou foulantes, des presses hydrauliques, e tc .,o n obtiendrait
des résultats immenses en ce genre.