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 tiges  ou  stipes.  C’est  par  ce  mécanisme  ingénieux  et  
 tout d ’invention qu’ils tentent d’expliquer la  forme  en  
 apparence  cylindrique  de  ces  tiges  ou  stipes,  q u i,  
 d ’après quelques botanistes heureusement assez  rares,  
 ne s’accroissent  point en  diamètre. 
 Dans  les  Monocotylés,  ces  filets  vasculaires  ou  ligneux  
 s’organisent  en  montant  aux dépens  d’un  tissu  
 générateur qu’on  a créé  tout  exprès. 
 Pour  les Dicotylés,  auxquels  on  ne  refuse pas la faculté  
 de croître aussi bien en  diamètre  qu’en  bauteur,  
 et  auxquels aussi  on suppose un tissu générateur (zone  
 génératrice)  pour  la  composition  des filets vasculaires  
 de  l’axe ascendant,  leur  accroissement  est produit  par  
 le cambium. 
 Qu’est-ce  donc  que le cambium ? 
 Ce  serait ici  le lieu de  donner une histoire  complète  
 du  cambium  et  des péripéties qu’il a éprouvées depuis  
 seulement quarante  ans  que  nous  le cherchons,  à partir  
 du  cambium  de  l’écorce  produisant  du  bois,  du  
 cambium  du  bois  formant  de  l’écorce,  du  cambium  
 donnant  annuellement  une  couche  de  liber,  qui,  
 l’année  suivante,  se  convertit  en  bois,  etc.,  du  cambium  
 fournissant  à  la  fois  une  couche  de  bois  et  un  
 feuillet  de  liber,  du  cambium  de  1844,  coulant  des  
 sommités  des  arbres jusqu’au collet et  se transformant  
 en  bois de  tige et  non de  racine,  du  cambium ambigu  
 du  tissu  générateur et du  fluide nutritif, etc.,  jusqu’au  
 cambium  des  prairies  qui  nous  fournit  la  chair  de  
 boeuf,  de mouton et  de  tous  les  autres  herbivores. 
 Nous  avouons  franchement que nous ne  nous  sentons  
 aujourd’hui  ni  la  force  ni  le  courage  d’aborder  
 sérieusement une  aussi  étrange question. Nous y  arriverons  
 cependant,  contraint  par  l’ordre  de  nos  travaux. 
 Dans ce cas,  nous reprendrons  le  cambium  à  dater  
 de Grew  et Malpighi. 
 Le respect et  l’admiration que nous professons pour  
 la  mémoire  de  ces deux  illustres  savants  nous  donneront, 
   du moins  nous  avons  lieu  de  l’espérer,  toute  
 la  gravité  nécessaire  pour  traiter  un  tel  sujet.  Nous  
 saisirons  cette  occasion  pour  comparer  les  travaux  
 trop oubliés de ces deux anciens anatomistes et physiologistes  
 avec  ceux  de  quelques-uns  des  savants  modernes  
 qui  nous  font  de  l’opposition,  et  le public jugera. 
 Disons  pourtant,  au  sujet  du  cambium,  que  pour  
 les  uns,  c’est  un  fluide  organisateur,  pour  ainsi  dire  
 concentré ,  qui  coule  du  sommet  des  tiges  jusqu’à  
 leur base, entre  l’écorce  et  le  bois précédemment  formés, 
   et  qui  arrive  ainsi jusqu’au  collet  de  la  racine,  
 mais sans le  dépasser. 
 Ce cambium  se solidifie ensuite de bas  en haut dans  
 toute  l’étendue  du  végétal,  comme  une  couche  de  
 plâtre  ou  de  mortier,  et  la nouvelle  couche  ligneuse  
 est faite. 
 Pour d’autres,  qui nous  assurent  avoir  plus profondément  
 étudié  la matière,  c’est  un jeune  tissu  s’organisant  
 chaque  année  au  point  de  jonction  du bois  et  
 d e l’écorce,  lequel  tissu  est  en  quelque  sorte  alimenté