dans la composition de leurs organes, leurs organes
eux-mémes, en un mot, les êtres tout entiers, dont la
mission principale est de préparer les éléments organisateurs,
et non organisés, de leur multiplication;
multiplication qui s’opère d’après les lois immuables
que la nature a imposées à chacune de ses productions.
11 ne leur faut plus, pour cela, dès qu’ils sont
nés, que de la matière, de la nourriture, de la séve,
qui est le fluide nutritif par excellence, et les conditions
des milieux extérieurs favorables à leur existence.
Cela d i t , nous arrivons directement à la grande
question qui forme le sujet principal de la huitième
objection, comme, à peu de chose près, à toutes celles
qui s’y rattachent indirectement. Car dans la pbyto-
grapbie tout se lie et s’enchaîne.
L’arbre tronqué sur le bord supérieur duquel naissent
des bourgeons adventifs, va encore nous servir
d’exemple.
On sait maintenant que nous soutenons et que nous
prouvons par d’innombrables faits, par tous ceux que
peut jïroduire la nature, que ces bourgeons adventifs,
comme tous les bourgeons possibles, émanent du
tissu cellulaire ou parenchyme situé entre le bois et
l’écorce; que rien d’organisé ne peut monter de ces
trois parties dans ces bourgeons, qui se forment uniquement
de principes organisateurs dont ils s’emparent
et qu’ils combinent de manière à constituer toutes
les sortes de tissus qui les composent. On sait aussi
que nous prouvons par les plus admirables faits que
l’anatomie directe ail encore produits jusqu’à ce jour,
INTRODUCTION.
que ces bourgeons naissants, comme ceux des greffes
qui ne tiennent encore à l’arbre que par les tissus cellulaires,
se greffent promptement à la superficie du
corps ligneux de l’arbre par des fdets radiculaires
également ligneux, lesquels, selon nous, parlent de
la base de ces bourgeons ; que ces filets radiculaires
ou ligneux, qui descendent jusqu’à la base extrême
des racines, sont composés de cellules allongées disposées
les unes après les autres, ies unes au bout des
autres, et que les vaisseaux qui en résultent étant annuellement
superposés, produisent les accroissements
vasculaires ligneux en diamètre des rameaux, des branches,
des tiges, des racines el de leurs ramifications.
Ce sont ces faits incontestables el à l’appui desquels
nous avons fourni tant de preuves, qui ont été le plus
vivement attaqués par nos antagonistes. Les uns,
fort érudits, sans d o u te , mais qui ne se sont peut-
être jamais fait une idée juste de ce que c’est qu’un
végétal, de sa raison d’être, de vivre, de fonctionner,
de s’accroître, de se reproduire, de se multiplier, oubliant
sans doute qu’ils n ’avaient pas encore inventé
de cambium ascendant, ce dont nous les blâmerions
fort, s’il nous était permis de les blâmer, ont commencé
leurs attaques avec leur grand moyen, celui de
faire tout monter des racines dans les tiges, des tiges
dans les branches et des branches dans les rameaux,
ies greffes, les feuilles, les fleurs, les fruits, peut-être
même dans les graines et les embryons, hors leur cam-
niiim, bien entendu, qui, pour le plus grand nombre,
n a pas cessé de couler entre le bois et l’écorce ¡us-
B o n i t e . — B o ta n iq u e . ^