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Nous en donnerons cependant un léger aperçu, ne
fût-ce que pour faire comprendre la direction d’idées,
bonnes ou mauvaises, que nous avons suivie.
Nous avons commencé par jeter un coup d’oeil général
sur l’ensemble des sciences, et nous avons facilement
reconnu que la plus grande confusion règne
dans les classifications qu’on en a faites ( i) , confusion
qui se révèle à tous les esprits, dès qu’on se pose cette
simple question : qu’est-ce qu’une science?
Il y a alors un nombre infini de sciences qui se présentent
de toutes les manières, sans définitions arrêtées.
Mais dès qu’on se demande : qu’est-ce qu’une science
physique? Ob! alors, on trouve une définition régulière,
précise et incontestable : la science physique
est celle qui repose sur un principe de la nature.
Cela nous a naturellement conduit à nous demander
encore : qu’est-ce qu’un principe physique ? Et
nous n’avons trouvé dans la science que des réponses
contradictoires telles que celles-ci : une cause, une
(i) Ce n’est qu’au moment de mettre sous presse (le 9 septembre
I8S0) que nous avons appris qu’il existait depuis longtemps
(1833) un immense et admirable travail sur ce sujet, par
l’un des ¡¡lus illustres savants de l’Europe, par M. André-Marie
A m p è r e {Essai sur la Philosophie des Sciences). Nous ne nous adressons
donc ici qu’aux ti-avaux encyclopédiques de notre siècle et du
précédent, les seuls que nous ayons pu consulter. Dans notre classification
des sciences physiques seulement, et, dès lors, beaucoup plus
restreinte que celle du célèbre Ampère , nous ne faisons entrer les
sciences naturelles, la botanique, la zoologie, etc., qu’à titre de divisions
secondaires et en les reliant à la physiologie q u i, selon
nous, est la base des sciences ])bysiques des corps organisés.
action, une force, une puissance, un moteur, etc.,
une volonté même.
Ces principes sont, pour les physiciens, la lumière,
le calorique, l’électricité, le magnétisme, le galvanisme,
la cohésion, l’attraction, la répulsion, etc.,
qui sont réputés des forces ; pour les astronomes , la
gravitation; pour les chimistes, l’affinité; pour les
physiologistes, soit en zoologie, soit en botanique,
le principe vital, celui de tous qui semble le plus contesté
par quelques chimistes qui feraient bien mieux
de travailler à conserver et à définir exactement leur
propre principe, qui est sur le point de leur échapper
pour passer à l’électricité, au magnétisme, à la force
catalytique, e tc ., et dès lors à la physique propi’e-
ment dite (1).
Ainsi, dans nos idées, il n ’y aurait de sciences physiques
que, r l’astronomie, que quelques savants ont
eu grand to rt, selon nous, de classer parmi les
sciences mathématiques, et de détourner ainsi de sa
véritable direction en prenant le moyen tout mécanique
de démontrer la cause pour la cause elle-
même (2) ; 2" la physique, avec toutes les forces dont
(t) Ce n ’est que provisoirement que nous adoptons ici les distinctions
de ces diverses sortes de principes, q u i, à nos y eu x , ne
sont que les effets diversement modifiés il’un principe u n iq u e , le
principe vital qui régit l’univers. En traitant des effets simples,
doubles ou multiples des principes physiques, tels qu’on les a admis,
nous mettrons cette vérité hors de toute contestation.
(2) On ne pensera sans doute pas que nous ayons le moins du
monde l’intention de déprécier les mathématiques dont, plus que
personne, nous admirons la puissance.