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remplir la tâche (pie nous avons entreprise el que nous
11 avons pas uu seul instant perdue de vue.
Voué depuis plus de vingt ans à l’étude des faits
généraux de 1 anatomie et de la physiologie, ne marchant
qu avec la plus grande circonspection dans les
difficiles voies que ces sciences nous présentent, n ’a-
vançanî, pour ainsi dire, que pas à pas et après avoir
soigneusement sondé le terrain autour de nous, ne
proposant jamais un seul fait sans l’avoir vingt fois
vérifié, sans avoir longuement médité sur son exactitude
et son importance, nous avons été affligé, nous
ne pouvons en disconvenir, de nous voir ainsi attaquer
avec des armes si fragiles, avec des forces si inférieures,
que nous avons un instant douté de la prudence de
ceux qui nous ont de nouveau inopinément assailli.
Comment, c’est après quatre années de luttes incessantes
devant l’Académie des sciences, luttes acceptées
au nom et pour la plus grande glorification de la
science et dans lesquelles nous avons réduit à néant
toutes les doctrines imaginaires et tous les faits erronés
de nos adversaires scientifiques, qu’on vient nous
opposer, quoi? les mêmes doctrines, les mêmes faits,
les mêmes idées trompeuses, les mêmes illusions, aggravées
encore par les plus étranges et les plus irrationnelles
assertions !
Et cela, non devant cette même Académie des
sciences, seul lieu où l’on pouvait convenablement
les présenter, où nous les avions appelées et où nous
les attendions, mais devant le public qu’on peut si facilement
égarer sur de telles matières, devant les élèves
de nos universités qui, malgré leur intelligence, leur
zèle et leur jeune talent, sont dans l’impossibilité d’apprécier
et de juger de quel côté est l’erreur ou la vérité
; et cela encore au moment même où nous faisions
passer sous les yeux de l’Académie et où nous déposions
ensuite au Muséum d’histoire naturelle, ce
sanctuaire de la science, toutes les anatomies, toutes
les preuves matérielles qui démentent ces doctrines
contraires, ces faits controuvés, ces idées nées de l’erreur
la plus flagrante ! !
Eh bien ! nous le disons avec une entière assurance,
il a fallu plus que de la témérité pour cela, et nous
l’eussions démontré dès l’année 1847, si les considérations
que nous avons déjà fait pressentir n’étaient
venues nous arrêter et nous empêcher de publier ah
irato, non-seulement les réfutations de toutes ces objections,
mais encore les justes et légitimes critiques
que nous avons faites à cette occasion des élucubrations
anatomiques et physiologiques de nos contradicteurs.
Revenu à des sentiments plus calmes, oubliant les
démentis injurieux qui nous ont été donnés, les superbes
et ridicules dédains dont on a cherché à nous
accabler, les prétentions mal fondées et par trop injustifiables
de nos contradicteurs, et considérant que ces
élucubrations sans portée étaient aussi sans danger
pour la science, que ces objections n’avaient que l’inconvénient
de tromper momentanément la jeunesse,
nous résolûmes dé nous borner, dans ce travail, qui,
en partie, devait paraître il y a trois ans, à repousser les