culte, et (|ui, de plus , a toujours été d’une liienveil-
lance inépuisable à noire égard, voulut bien agréei'
notre demande.
Nos préparatifs étaient faits, et nous étions sur le
point de quittei' Paris pour aller nous embarquer,
lorsque la révolution de juillet 1830 vint renveiser
tous nos projets. L’expédilion fut constamment ajournée
et n ’eut même pas lien.
M. le ministre de la marine, prenant en considération
les énormes dépenses que nous avions faites poulies
préparatifs du voyage de la üordogne, et voulant
d’un autre côté nous mettre à même d’accomjilir les
projets d’études que nous avions formés , voulut bien
nous faire embarquer, quelques mois plus ta rd , sur
la frégate l'Herminie, commandée p a rle très-bono-
rable capitaine de vaisseau , M. Henri Villeneuve de
Bargement, qui avait pour mission de commander les
stations des côtes du Brésil, de la Plata, du Cbili et
du Pérou.
C’est dans ce voyage, et spécialement pendant le
long séjour q u e , grâce à l’extrême obligeance du cbef
de l’escadre, nous fîmes à Rio de Janeiro , que nous
arrêtâmes les bases de la tliéorie des Pbytons ou des
Méritballes, présentée à l’Académie des sciences , le
1“ avril 1835 (1), et celles des principes non moins
évidents de physiologie appliqués à l’organographie
que nous aurons bientôt l’honneur de lui soumettre.
(t) Kccherches générales sur l’urganographie , la physiologie et
rorganogénie des végétaux (Mémoires de l’Académie des sciences,
tome VIII des savants étrangers, 1841).
Nous avions, en effet, trouvé dans les nombreuses
relâches que nous fîmes sur les côtes du Cbili, du Pérou,
et plus particulièrement encore sur celles du
Rrésil, à l’île Sainte-Catlierine, et à Rio de Janeiro,
tous les matériaux propres à élucider les questions
organographiques et physiologiques que nous nous
étions posées, et pour la solution desquelles nous
avions entrepris ce second voyage, qui dura du 3 décembre
1830 au 21 juin 1833. Chargé de notre précieux
butin d’observations et de collections, et parmi
celles-ci, de ces bois curieux et de ces lianes aux
formes aussi bizarres, aussi variées que nouvelles (1),
nous arrivâmes à Paris vers la fin de la même année
, et nous nous mîmes aussitôt à l’oeuvre.
Nos matériaux étaient p rê ts , nos observations
faites, nos principes arrêtés pour la plus grande partie;
il ne nous fallait plus qu’un peu de temps
pour achever la tâche importante que nous nous
étions imposée, pour atteindre le but vers lequel
nous nous sentions entraîné par une force irrésistible.
Nous donnâmes aux Archives de bolamque (2) une
note imparfaite mais assez détaillée, accompagnée
d’une planche, sur la nature et l’ensemble des travaux
que nous venions d’exécuter, sur les riches collections
pbytologiques que nous possédions, sur les
théories principales que nous comptions en déduire
( ou plutôt qui se déduisent naturellement, et pour
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. X III, fig- 1, 2, 3, 4 ;
pl. XIV, fig. 1 à 4 ; pl. XVI, fig. 17; pl XVIII, fig. 1 à 21.
(2) Arehives de botunU/ue , décembre 1833 , page 481, pl- XIX.