INTRODUCTION,
êtres des divers embranchements, à les coordonner
entre eux , à les caractériser par des signes particuliers
et à les désigner par des noms spéciaux, elle serait
d’une désespérante stérilité pour les besoins matériels
et intellectuels de l’humanité, et n’atteindrait jamais
le but réel vers lequel doivent tendre les sciences, la
connaissance intime et philosophique de l’univers et
de sa raison d’être.
Les nobles instincts progressifs de l’homme, le seul
être de la création qui ait bien compris, selon nous,
son origine, son essence et la mission qu’il est appelé
à remplir, et ses incessantes aspirations vers la connaissance
des merveilles de la nature, l’ont rapidement
guidé vers des études plus approfondies, d ou
sont sorties de nouvelles sciences, celles qui traitent
du développement, de l’organisation et des fonctions
des végétaux.
De là , en effet, sont nées l’organogénie , ou la tormation
des diverses sortes de tissus de toutes les parties
des plantes ; l’anatomie, qui indique l’ordonnance
et la répartition de ces tissus divers dans les organes
spéciaux; la physiologie , qui en précise les fonctions
o^énérales et particulières , etc.
Co n n a ître u n végétal d a n s ses p a rtie s ex té rieu re s
ou m o rp b o g ra p b iq u e s , d an s ses p h a se s de fo rma tio n
et de d é v e lo p p em e n t, d an s sa com p o sitio n in tim e o u
a n a tom iq u e , ainsi qu e d an s le je u des fo n c tio n s de
scs organismes essentiels , d ev a it p eu t-ê tre suffire aux
espérances e t aux ambitieuses p ré ten tio n s des n a tu r a listes.
Il n ’en a c e p e n d a n t p a s été ainsi. Ils o n t p o u r la
plupart cherché à s’élever jusqu’au principe de la
vie, afin d’en démontrer au moins les effets, e t, s’il
se pouvait, la nature et l’essence.
Après de longs et infructueux efforts, les uns , les
plus sages peut-être , mais aussi les plus sceptiques
dans leur genre, regardant la solution de ce grand
problème comme entièrement impossible, ont fini
par déclarer que ce qu’il y avait de mieux à faire
était de ne plus s’en occuper ; les au tre s, plus mal
inspirés sans doute, ont dit, bien moins par conviction
que pour sauvegaider les intérêts de l’intelligence
humaine, que chercher à connaître les secrets de
la nature serait une profanation, et que tenter de lui
dérober ses divins mystères serait un sacrilège.
Mais il en est d’autres , probablement les plus égarés
de to u s , nous pouvons bien le dire puisque nous
sommes de ce nombre, q u i, sans espérer trop, ne
désespèrent pourtant de rien , et q u i, ne pouvant
admettre que les limites de l’esprit humain soient irrévocablement
fixées à l’état actuel de son développement,
ne voient aucun danger réel à sonder de
temps en temps le sol encore mystérieux et jusqu’ici
impénétrable de la science future, dans l’espoir de
rencontrer les premières lueurs qui pourront y guider
l’humanité.
Leurs espérances seront vaines , crie-t-on de toutes
parts, et les savants qui se livrent témérairement à des
travaux spéculatifs de ce genre ne recueilleront, pour
prix de leurs efforts , tout en s’égarant, que les fruits
amers des plus cruelles déceptions. Cela n’est mal