qui l’ont devancé dans la carrière et de ceux qui y
marclient avec lui ; s’il ne s’appuyait d ’abord sur les
bases solides qu’il a rencontrées partout, dans les re-
cbercbes des autres comme dans les siennes propres.
Mais avant d’entrer dans le cbamp vaste et peut-
être généralement trop exploré de la discussion, avant
de mettre en regard les éléments divers qui composent
aujourd’hui cette partie de la science, il m’a paru nécessaire
de faire connaître non-seulement ceux que
j’ai choisis pour base de mon travail, mais encore les
théories qni en découlent naturellement, et d’indiquer
aussi le but que je me propose d’atteindre.
Ce but, messieurs, n ’est pas aussi ambitieux qu’on
s’est complu à le dire ; ce n ’est point une réforme obligée
que je viens tenter d’établir dans la science, mais
simplement un projet de réforme dont j ’ai cru reconnaitre
l’opportunité, et qu’il m’a paru nécessaire de
soumettre au jugement de l’Académie des sciences,
comme je le livre aujourd’hui au jugement et à la critique
des savants de tous les pays.
Mais, je l ’ai déclaré hautement, et je crois devoir en
renouveler l’assurance devant l’Académie, je n ’attache
aucune importance personnelle à ce travail, et si l’on
me démontre, comme on a promis de le faire, que je
me suis trompé, que la voie scientifique dans laquelle
je me suis engagé est douteuse, et même moins vraie
que celle qni a été généralement suivie jusqu’à ce
jour, je suis tout prêt à l’abandonner.
Les recherches générales que j’ai entreprises, guidé
par l’espoir d’apporter quelques perfectionnements à
SUR L’ORGANOGRAPHIE DES VÉGÉTAUX. 243
la science des végétaux, datent particulièrement de
1830. Llles m’ont conduit à des résultats qui m’ont
paru importants, et qui, arrêtés en 1833, ont été jugés
tels par des hommes qui occupent le premier rang en
histoire naturelle générale, en organographie et en
physiologie. Aussi, n’est-ce que d’après leurs conseils
q u ’en 1835 j ’en ai présenté le résumé à l’Académie
des sciences qui, cette année même, l’a jugé digne de
partager le prix de physiologie expérimentale.
Alors encore tout était en question sur l’organo-
graphie générale des végétaux; les immenses travaux
des anciens phytologistes et ceux bien plus remarquables
encore des modernes n’ayant été dirigés que vers
des points fort importants sans doute, mais isolés, rien
n’avait été convenablement arrêté sur l’ensemble de
l’organisation des végétaux, sur les rapports directs
des parties qui les constituent, pas plus que sur leurs
fonctions et les forces qui les produisent.
Le point qni, à cette époque, occupait le plus les
phytologistes, était celui de l’accroissement des tiges ;
grande et belle question qui inspira tant de choses
utiles, mais sur laquelle, il faut bien le reconnaître, on
n ’avait décidément l’ien dit de positif et de prouvé,
par la raison toute simple que cette question est secondaire
et ne pouvait se résoudre que par la solution
d ’une première question fondamentale ; et que celle-
ci, non-seulement n ’avait pas été résolue, mais, on peut
le dire, n ’avait pas même été complètement vue.
,Te veux parler de la question qui se rattache au plan
général de l’organisation des végétaux.