ainsi dire d’elles-mêmes de nos anatomies), sur la
nature du travail tout nouveau que nous avions conçu
et que nous allions accomplir.
Pour donner une idée du zèle dont nous étions
animé, dans l’espoir que ce travail serait de la plus
grande utilité pour la phytographie, il nous suffira de
dire, qu’en moins d’une année, et longtemps avant
la fin de 1834, nous avions coordonné tons nos matériaux
, dessiné les nombreux objets qui surchargent
dix-huit planches grand in-4°, et rédigé le texte du
mémoire qui renferme à la fois le c ad re , la base et la
clef des nouveaux principes d’anatomie, de physiologie
et d’organogénie que nous voulons introduire
dans la science. Ce travail, qui fut présenté à l’Académie
des sciences pour le concours au prix de physiologie
expérimentale fondé par feu de Monthyon, eut
l’honneur de partager le prix (1).
A peine cet ouvrage était-il déposé à l’Institut, que
nous songions déjà à entreprendre un troisième
voyage pour aller compléter nos études et chercher à
nous procurer les éléments qui nous manquaient encore
sur quelques plantes parmi les monocotylés ligneux,
lesquels nous laissaient alors beaucoup à d ésirer
relativement à quelques traits particuliers de
leur organisation, et aux modes de développement
en diamètre de leurs tiges ou stipes, modes très-variables,
mais qui s’assujettissent tous à la loi orga-
(I) Voy. Gaudicliaud, Recherches générales sur l’organographie,
la physiologie et l’organogénie des végétaux, avec dix-huit planches
coloriées, 1841.
nique que nous avons trouvée, et que maintenant
nous défendons.
Les Dicotylés d’Europe nous ayant fourni des résultats
généraux parfaitement identiques à ceux que
nous avaient donnés les Dicotylés des régions tropicales,
nous nous trouvions suffisamment édifié, sauf
quelques cas particuliers assez ra re s, sur les modes divers
d’accroissement des végétaux de cette classe.
Mais, nous devons le reconnaître, nous étions loin
encore d’être également fixé sur ceux des monocotylés
frutescents qui sont généralement plus difficiles à
se procurer, et font presque complètement défaut
dans nos pays tempérés.
Grâce à l’Académie des sciences et à quelques amis
dévoués qui voulurent bien nous appuyer près de
M. l’amiral Duperré, alors ministre de la marine, en
lui faisant comprendre toute l’importance des travaux
que nous poursuivions, nous obtînmes facilement
de nous embarquer sur la corvette la Bonite, commandée
parM. Vaillant, qui, à cette époque, était
capitaine de corvette (1).
Ce navire, destiné à faire le tour du monde de
l’ouest à l’est, avait pour mission de porter des consuls
et agents consulaires sur divers points du globe. Il
devait spécialement toucher à Cadix , au Brésil, a
Montevideo, à Valparaíso, à Cobija, a Callao, a
Payta, à Guayaquil, aux îles Sandwich , aux îles Pbi-
(I) M. Vaillant est aujourd’hui contre-amiral et ministre de la
marine.