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342 RECHERCHES GÉNÉRALES
des prés [Cardamine) (1), de Drosera {2), Ceralo-
pteris (3), sur une sporule en germination (4), sur
les bords inférieurs des plaies des végétaux (5), dans
l’aisselle des cicatrices des feuilles anciennes (6),
comme dans toutes les autres parties des tiges, sur
lesquelles il se forme ce qu’on appelle des bourgeons
adventifs (7).
Admettons encore, dans cette seconde supposition
générale, que la vie réside dans une portion quelconque
des plantes, quel que soit d’ailleurs le degré de
vitalité qu’elles ont conservé, que cette vitalité soit partout
répandue dans cette portion ou bien circonscrite
à un ou plusieurs points isolés ; dans tous ces cas, la vie
pourrait durer longtemps, sans autre manifestation
que le maintien de la couleur, de l’bumidité, selon la
nature des tissus, sans qu’il y ait ni croissance ni décroissance.
Cependant elle finirait par s’épuiser et s’éteindre
s’il n ’y avait que cette vitalité passive des tissus, s’il
ne s’y développait un organe excitateur, un phyton.
Nous reconnaissons toutefois que tant qu’il y a vie, il
y a fonction, que les tissus, les circonstances étant fa-
(1) Cassini, Opusc., t. H, p. 340.
(2) M. Auguste de Salnt-Hilaire , M. Naudiri, Comptes rendus
deVAcad. des sc., t. IX , p. 437. (Drosera intermedia. )
(3) Gaudichaud, botanique de VUranie, tab. 20.
(4) Id ., Organographie, tab. 4, f. 13.
(5) Id ., ibid., tab. 17, f. 8, a, h, c, d.
(6) Id ., ibid., tab. 6 , fig. S4, e, i ; tab. 12, fig. 17, b, b'.
(7) Id ., ibid., tab. 17, fig. 1, 7, 8.
SUR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 313
vorables, peuvent accroître leurs dimensions en tous
sens, c’est-à-dire, grossir leurs cellules (les grandir)
et même en augmenter le nombre sans qu il y ait
changement organique, comme on doit 1 entendre,
sans qu’il y ait transformation d’organe.
Mais dès qu’une cellule s’anime et marche vers la
création d’un ou de plusieurs organes, comrtie pendant
leur développement, la vie se réveille, en quelque sorte,
dans les fluides ainsi que dans les tissus. Les fluides
se transmettent et rayonnent dans toutes les directions
autour de ce corps excitateur (le phyton), avec
lequel les autres tissus restent unis et vont par là per-
jjétuer longtemps encore leur vie cellulaire, mais cellulaire
seulement; c a r ia vie organique, celle qui se
manifeste dans un organe ou par un organe, ne peut
jamais être dite que de celle qui anime un phyton,
c’est-à-dire un être végétal entier quels que soient son
développement, son âge, etc.
Ainsi, un fragment de tige, de racine, de fruit, de
feuille ou de fleur, ne peut plus vivre que de la vie cellulaire
tant qu’une de ses cellules ne s’est pas convertie
en phyton.
Les vaisseaux, dès qu’ils ont été lacérés, cessent de
remplir leurs fonctions pbysiologitjues propres et n a-
gissent plus, lorsqu’ils sont brisés ou obstrues à leurs
extrémités, que comme de simples cellules modifiées.
Le végétal, une fois constitué, fournit généralement
autant de racines (entières ou divisées) qu il a donné
de pbytons ou feuilles, et ces racines, douées au plus
haut degré delaforcebygroscopique, se dirigent vers les