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ront perfectionner et agrandrir à mesure que les
découvertes nous présenteront des objets du même
genre ; le second, de faciliter les moyens de reconnaître
les espèces, et d’examiner si elles se sont trouvées
mêlées et confondues dans un même lieu, où si
elles occupent constamment des places particulières
qui leurs soient propres ; ce qui pourrait , si ce
dernier fait était invariable, servir à déterminer
la direction des courants ou des forces motrices
qui ont pu occasionner d’aussi grands déplacements.
Je vais appuyer, d’un exemple , ce que j’avance
ic i, en le puisant dans la notice même que je viens
de donner , des sept crocodiles fossiles qui on fait
le sujet de ce chapitre.
Le crocodile de Spenertrouvé dans les mines
de la Thuringe.
Les trois crocodiles des cabinets de Darmstadt,
de Manhehn, et de Besson, tirés des carrières
d’Altdorff.
Le crocodile de l’abbé Bachelet, découvert dans
les dunes argileuses escarpées qui bordent la mer
du côté d’Honlleur.
Le crocodile de Berreltoni, qui gissait dans une
roche marneuse des montagnes de Rozzo, sur les
limites du Tyrol.
Sont tous de la même espèce, et ont appartenu
au crocodile d’Asie , ou gavial. Ce fait est digne
d’un sérieux examen.
Le crocodile de Maestrichtest d’une espèce
inconnue, mais ses dents égales et poinLues, la
disposition de ses os maxillaires , le rapprochent
un peu du gavial , dont il dilfère cependant; mais
il est totalement éloigné du crocodile d’Afrique.
Pourquoi n’a-l-on rien découvert encore qui ait
appartenu au crocodile du Nil? Cette question sur
les espèces et les localités peut-être appliquée à
d’autres animaux trouvés dans l’état fossile, elle
vaut bien la peine d’être sérieusement discutée.
Mais ce n’est ici qu’un exemple prématuré que
je donne , plutôt pour expliquer ma pensée que
pour engager les naturalistes à s’occuper théoriquement
de cette grande et belle question , qui ne
pourra être traitée avec l’attention et la prudence
qu’elle comporte, que lorsqu’une plus grande masse
de faits , nous fournira des données certaines et
suffisantes pour entrer avec plus d’assurance dans
une route qui n’a pas encore été frayée.