» très, la plupart étrangers aux climats où ils
w se trouvent$
» 5°. Des corps marins de différentes espèces ;
)) ces fossiles y sont placées ou dans des couches
» distinctes, entassées indifféremment les unes
)> au-dessus des autres J ou la même couche réunit
» des dépouilles des genres les plus dissemblables.
» Telles sont les collines d’ argile du Val de
» l’Arno en Toscane, et des environs de Sienne,
)) où j’ai observé une immensité d’arbres , qui
)) la plupart sont des chênes, les uns pétrifiés ,
)> les autres un peu bitumineux , d’une couleur
)> d’ébène , et si bien conservés, qu’ils peuvent en-
» core servir à des ouvrages de marquèteries.
» Ils reposent sur des couches qui renferment
)) des dents d’éléphants , d’un volume énorme,
)> et ils sont ensévelis eux-mêmes sous d’autres
» couches de coquilles maritimes, mêlées de plantes
)> arondinacées, qui sont recouvertes par des bancs
y d’argile accumulés à plus de cent toises d’élé-
» vation.
» L a patrie des éléphants n’ est pas le lieu.
» où peut croître le chêne, et si cet arbre ap-
î) parlenait pour lors au sol de la Toscane ,
p les dépouilles de ces grands animaux venaient
x> de beaucoup plus loin. On a en vain voulu
j) conclure de leur multiplicité et des ossements
y> qui indiquent des individus de différents âges,
» qui ils ont habité nos contrées, et qu’ils s’y
» sont long-temps propagés.
» Tl se pourrait cependant qu’ ils ne fussent
» arrivés dans nos climats que par l ’ effet d’une
» vague cjui , se mouvant du sud au nord,
)) aurait balayé la surface du continent qu’ils
» habitaient et les aurait accumulés dans le
» nord de la Sibérie e t de l’Amérique, en même
)) temps qu elle les ensevelissait dans les argiles
)> de la Toscane. En les trouvant placés au
» milieu des dépô ts de la mer , je puis supposer
)) qu’ils ont pu flotter long-temps à sa surface, et
)) être transportés des contrées les plus lointai-
» nés ; alors il n’ est point extraordinaire qu’ il
» en soit arrivé de tous les âges, depuis le foetus
» jusqu’à ceux qui avaient accquis un volume
)) double de ceux que nous connaissons , et
)) toutes les conjectures sur le changement de
» la température, tirées de leur existence en
» Europe, tombent cl’elles-mêmes. N o t e s c o m m
u n i q u é e s AUX. N A TU R A L I S T E S QUI DO IV ENT
F A IR E LE VOYAGE AU TOU R D U MONDE , E T IN SÉRÉES
DANS LE JOURNAL DE PH Y S IQ U E , 1791 ,
P A G . 5 lO .
A tous ces détails qu’il était bien essentiel de
rappeler ic i, et que celui qui s’occupe sérieusement
de cette etude , doit considérer comme un
point important qui lui signale une grande révolution
, l’on pourra ajouter ce que Gmelin, Forster
et Pallas , ont écrit dans de plus longs détails , sur
tout ce qui concerne et caractérise une catastrophe
que la destruction de tant d’animaux , et leur
Tome 1er, j