détritus de roches ancien nés paraissent être arrivée
tantôt lentement et d ’une manière progressive et
s’être stratifiés en couches plus ou moins épaisses j
tantôt les mers qui les apportaient entraînaient les
plantes si nombreuses et si abondantes de la mer,
les molusquesetles polypes quis’en nourrissent, les.
cadavres huileux de tant de poissons qui périssent
et qui ne sont pas tous dévorés par d’autres animaux
marins qui meurent à leur tour, et s’accumulaient
pèle - mêle avec les produits de la végétation
terrestre , que les grands fleuves qui
devaient exister alors transportaient de loin et
réunissaient, d’après la direction des courants ,
dans des places qui leur étaient propres ; d’autres
fois, l’action des grandes marées déposait sur ces
couches de matières combustibles, des couches de
sable quartzeux si abondant dans le sein des mers,
et que les fleuves y entraînent à leur suite ; enfin ,
dans d’autres circonstances et à d’autres périodes,
des bois et des végétaux divers arrivaient de nouveau
, et se déposaient à leur tour sur les sables ou
sur les argiles, et y formaient des couches alternatives,
plus ou moins épaisses, de ces terres , de
ces végétaux et des résidus combustibles des poissons
, des molusques, et des autres productions
animales ou végétales de la mer.
Si le fond sur lequel reposaient tant de matières
transportées à diverses reprises, était plane et uni,
les dépôts formaient alors des couches parallèles
et horizontales^ mais si la base était inégale efc
irrégulière , ou creuse, ils suivaient la même
direction. C’est ce qui sert à expliquer pourquoi
l’on trouve des mines de charbons en masses irrégulières
, en espèce de pelotons, en lits tortueux
ou ondulants.
Ces divers dépôts qui ont donné naissance aux
mines de charbon, ayant eu lieu pendant de longs
espaces de temps , il a dû. en résulter cette suite
alternative de couches qui occupent de grands
espaces, s’élèvent à des hauteurs considérables,
et s’enfoncent à des profondeurs que les travaux
des hommes ont de la peine à atteindre. Combien
n’a-t-il donc pas fallu que la nature ait ete féconde
et durable pour produire tant de bois, tant
de plantes ensevelies couches par couches sous
les décombres que les eaux ont arrachées des
montagnes à l’aide des fleuves, ou qu’elles ont
extraites par la rapidité des courants ou le balancement
des marées du vaste réservoir qui contient
les grands océans?
Lorsqu’on médite sérieusement sur des faits de
cette nature et sur la longue durée de cette seule
période, notre faible imagination en est effrayée, et
l’on ose à peine jeter un regard timide sur cette
suite indéfinie de siècles ; mais l’homme studieux
qui s’occupe de la recherche de la vérité, qui la
poursuit, non sur des inductions idéales, mais sur
des faits réels, visibles et palpables, que rien ait
monde ne saurait effacer, peut-il se refuser de
croire a des objets qui frappent ses sens, et dont