les matières que les minéralogistes volcanistes regardent
comme des laves compactes basaltiques,
ne sont pas le produit du feu , mais celui de l’eau,
et doivent rester dans le domaine de Neptune. Je
discuterai cette question dans le second volume, à
l ’article des laves compactes ; car je dois me restreindre
ici à ce qui regarde les charbons.
Je ne sais si je ne suis pas le premier ( mais
peu importe ) qui fit connaître , il y a plus de
vingt ans, une mine de charbon recouverte par
une coulée de lave compacte, qui avait éprouvé
un retrait prismatique , et où la matière que je
considère comme ayant été mise en fusion, n’est
séparée du charbon que par une couche argileuse,
qui n’a tout au plus que trois pieds six pouces
d’épaisseur ; cette terre argileuse est mêlée elle-
même de plusieurs parcelles de charbon. C’est
dans le département de la Haute-Loire, dans un
lieu nommé VAubepin, qu’existe cette mine, dans
laquelle l’on avait déjà commencé des travaux à
cette époque. L ’on peut consulter ce que j’en ai
dit dans la description des volcans éteints du Yi-
varais et du Velay.
J’ai visité, depuis cette époque, un grand nombre
de mines de charbon recouvertes par des laves ,
où le'charbon n’avait pas souffert -, cela doit être
ainsi par deux causes bien sensibles. La première,
c’est que la mer recouvrant le sol où ces anliques
volcans manifestaient leur puissance, il en résultait
que les laves qui en découlaient pouvaient
s’étendre impunément sur les couches pierreuses
ou argileuses qui renfermaient ces mines de charbon,
doublement garanties de l’action du feu,
d’abord par les couches supérieures , secondement
par l’eau qui recouvrait le tout. Si l’on voulait
même supposer que ces volcans d’ancienne
origine n’eussent pas toujours eu leurs pieds baignés
par les eaux de la mer, l’objection sur la
combustion des charbons ne se soutiendrait pas
davantage ; car l’on sait que si le Yésuve lui-même
porte ses laves jusque sur les terrains cultivés et
fertiles qui entourent ses flancs, si ces laves dans
leur état de fluidité et de plus grande incandescence
/ enveloppent très-promptement et de toute
part des portions d’arbres, et les dérobent au
contact de l’a ir , elles se charbonnent, mais elles
restent renfermées dans la lave sans se réduire en
cendre, ainsi que l’a très-bien observé Breislack :
or, quelle différence d’un bois isolé, très-susceptible
d’embrasement, d’avec le charbon de terre
qui ne peut brûler qu’à l’aide de beaucoup d’air,
et qui gît en grandes masses entre des couches de
pierres ou de terres, qui les défendent de l’action
d’une forte chaleur.
Les mines de charbon de Jaugeac, en Yiva-
rais, non loin de la ville d’Aubenas, sont recouvertes
par des laves boueuses ; les mines considérables
qui existent entre St.-Andrews et Largo,
celles de Leven , de Dysart, de Kirkaldy, en
Ecosse j les belles mines de Kukross, à seize milles