doit être ainsi au milieu d’une si vaste réunion
d’hommes dans l’opulence et dans le luxe , qui
entourés de tous les moyens physiques et moraux
d’altérer leur santé , sont forcés de s'occuper
de tous les moyens possibles de la réparer.
Cette science , plus avancée là qu’ailleurs , doit
ses progrès et son principal lustre aux besoins
qu’on a d’elle, à la masse des richesses qui circulent
dans cette ville , à la considération dont
jouissent les personnes qui exercent cet état,
et ne parviènent à acquérir de la réputation et
de la faveur, qu’après des études préliminaires,
longues , coûteuses et soutenues , mais qui les
conduisent ensuite à tous les titres de distinction
et de fortune.
La chimie semble aussi prendre un nouvel
essor .dans l’Angleterre proprement dite , et
parmi les savants qui s’en occupent, les uns
cherchent à en faire des applications utiles aux
arts , d’autres à l’économie animale.
Quant à l ’histoire naturelle, on compte quelques
riches cabinets particuliers; tels que ceux
du lord Greville, du chevalier Hume , de Messieurs
Crippa-et Clarke, deux jeunes voyageurs
qui ont parcouru, avec beaucoup de fruit, une
partie de la presqu’île de l ’Inde ; qui sont allés de
là par la mer rouge, en Egypte, et ensuite à Constantinople,
d’où ils sont revenus en France, pour
reprendre la route de l’Angleterre, avec de riches
et nombreuses moissons d’histoire naturelle et
d’antiquités.
Le Muséum britannique, dont il serait si
facile de former un superbe monument national
propre à devenir une source inépuisable d’instruction,
n’est pas à beaucoup près, malgré qu’oa
s’occupe à y mettre un peu plus d’ordre , digne
d’un peuple qui a d’aussi grandes ressources dans
tous les genres, et qui est doué en général d’une
aussi noble émulation.
Quant à l’histoire naturelle , applicable à la
théorie de la terre , cette Angleterre qui découvrit
par l’organe de son Newton , un des plus grands
et des plus difficiles secrets de la nature, elle qui
nourrit autrefois dans son sein, les Burnet, les
Woodward, les Wiston, qui consacrèrent leurs
savantes veilles à des recherches sur les causes
des révolutions de la terre , ne compte que très-
peu de naturalistes , livrés à ces grandes parties
de l’histoire de la nature. Je ne connais,
dans ce moment, si je ne me trompe, que l’ouvrage
de M. Philippe Howard, qui a cherché
à concilier l’histoire de la terre et des hommes,
avec la narration du législateur Hébreu, sur la
eréation et le déluge. Le livre de M. Howard
est aussi riche en érudition sur l’histoire et la
chronologie des hommes , qu’il est faible sur la
partie des grands monuments de la nature, dont
il laut avoir fait de longues et profondes études ,