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On peut consulter les transactions philosophiques
de Londres, tom. 5o , seconde partie, où Ton verra
le mémoire de M. Chapman , lu en 17Ô8 , ainsi
que celui de M. Woller sur le même sujet, avec
des figures ; mais l’animal qui s’y trouve représenté
, n’ayant point d’apophyses aux vertèbres,
et étant sans bras et sans jambes , ne saurait être
un crocodile , mais un plryseter.
être induits cjuelquesfois en erreur, c’est que Camper
envoya à M. Merck , le 4 juillet 1783 , trois beaux dessins
faits de sa main , de la tête du crocodile du Gange ,
accompagnés d’une description latine très-bien faite. Il
figura, dans le développement des os maxillaires, une
dent; de ce crocodile, creuse vers la base , et telle qu’on
la voit hors de l’alvéole ; mais il est probable qu’il n’ap-
perçut pas la seconde dent intérieure , puisqu’il n’en
dit rien , et qu’elle n’est pas indiquée ; il dessina , à
côté de la dent du G a v ia l, une dent de dauphin, e t
fil voir qu’elle était solide jusqu’à la base ; j ’ai vu moi-*
même ces trois dessins, qui me furent confiés par Monsieur
Schleiermaclier. La forme de la tête de ce G a v ia l,
celle des dents , leur parallèle avec celle d’un physeter ,
convainquirent avec raison M. Merck, de l’identité du crocodile
pétrifié avec le Gavial; c’est d’après ces faits,
que ce naturaliste reproche justement à M. Chapman
ainsi qu’à M. Woller , d’avoir confondu un pliyseter
pétrifié , trouvé dans la dune pierreuse de Whitby en
’Yorkshire, avec un crocodile. Ce même Camper, qui
avait si bien instruitM. Merck, prit le véritable crocodile
des carrières de Maestricht pour un pliyseter inconnu;
§. I I I .
^ete de Crocodilepetrijiee, du cabinet électoral
de Mariheim.
Cette tete de crocodile pétrifiée, forme un des
objets curieux du superbe cabinet de Manheim,
dont la direction est confiée aux soins et au zèle
de M. Collini 5 elle est de la même espèce et de
la même nature que la précédente, et a été tirée
comme elle des carrières d’Altdorff.
J ai vu cette tete fossile , ou plutôt sa partie
supérieure , car il n’existe que celle-ci 5 j’en ai
pris les mesures , et j’en ai fait faire deux dessins
de grandeur naturelle, sous deux aspects différents
, grâce à la complaisance et à la bonté de
M. Collini.
Cette tête a un pied sept pouces de longueur
depuis son extrémité, telle qu’elle est, jusqu’à l’occiput
5 car il est bon d observer que la partie du
museau où les narines devaient se trouver, a été
détruite par un coup , en tirant le bloc de la carrière.
Si cette partie eût été conservée , les os
maxillaires du crocodile auraient au moins deux
pouces de plus, ce qui les porterait à un pied neuf
pouces, et leur donerait à-peu-près la même grandeur
qu’à ceux du crocodile de Darmstadt • cette tête
est du même genre de pétrification ,• au lieu d’être
osseuse, comme celle de Maestricht dont nous
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