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doigts sont réunis par des membranes : le crocodile
d’Afrique a donc les deux pieds de derrière
palmés.
La taille des crocodiles du Nil, varie en raison
de l’âge et de la nourriture plus ou moins abondante
, qu’ils peuvent se procurer dans les lieux
qu’ils habitent. Il est à croire que la plupart des
voyageurs ont exagéré la grandeur de ces amphibies
5 j’ai lieu de penser, d’après les recherches
que j’ai faites , et d’après les renseignements que j’ai
obtenus par des naturalistes attentifs , qu’en fixant
cette grandeur à quatorze ou quinze pieds l’on
était plus près de la vérité qu’en la portant à vingt
et à vingt quatre pieds ; il est possible cependant,
que dans les grands lacs, où ni les hommes, ni
aucun autre obstacle , ne troublerait leur repos,
et où leur nourriture serait très - abondante, ils
pussent arriver à cette taille , mais j’en doute.
C’est en général au bord des grands fleuves,
tels que le Nil, la riviere du Sénégal, le Gange,
la rivière des Amazones , le Mississipi , le Missouri
, l’Ohio , et les vastes lacs de la Floride et
de la Géorgie , que ces terribles animaux habitent
, et sont en état perpétuel de guerre avec tout
ce qui a vie autour d eux. (1)
(1) Vo y ez, pour de plus grandsjdétails , Bartram qUi
a Toyagé dans plusieurs de ces lacs, au milieu des ero-,
codiles, et qui les a bien observés.
Voyage dans le Sud de l’Amérique, par William Bar-,
tram , 'tom. 1. pagé 186 de la traduction française.
i Mais ces différents fleuves, ces lacs divers ne nourrissent
pas tous des crocodiles de la même espèce ;
car si l’Afrique en a une qui lui est propre, et
qui était en vénération et même l’objet d’un culte
depuis la plus haute antiquité dans l’Egypte le
Gange en nourrit une seconde espèce bien distincte
et bien caractérisée dans ses eaux que les Indiens,
plus anciens peut-être encore que les Egyptiens,
regardent comme un fleuve sacré , doué de la
vertu de purifier tous ceux qui s’y baignent.
L ’Amérique pourrait aussi avoir une espèce de,
crocodile qui lui est propre , le caïman ; mais
celui-ci est si rapproché de l’espèce d’Afrique ,
que quelques naturalistes , et je suis du nombre,
ne le regardent que comme une simple variété
qui tient au climat 5 cependant, comme Cuvier
en a fait une espèce particulière , j’en trace les
caractères d’après lui, avant de passer an crocodile
du Gangé.
§• I I .
Ve Caïman ou Crocodile d’Amérique.
Ce crocodile a le museau obtus, tandis que le
crocodile du Nil a le museau oblong. Le caïman
a la quatrième dent d’en bas , dans un creux
particulier de. la mâchoire supérieure, qui la
reçoit et qui la cache celui d’Afrique La la mâ-
choire supérieure échancrée de chaque,côté, pour