D E S H Y P P ,3 ï O T A M E S,
observations ; je desire qu’on les pèse, qu’on les
critique, et qu’on les rejèLe si elles ne sont pas
fondées.
i p. Je remarque que les auteurs qui ont voyagé
en naturalistes dans diverses parLies de l’Asie bo -
réale, tels que Gmelin,Pallas,Patrin et autres, n’ont
point dit qu’il existât des restes d’hyppopotames
au milieu des dépouilles fossiles des autres animaux
dont ils ont fait mention ; et il en est de même des
auteurs qui ont écrit sur les rhinocéros et les éléphants
trouvés en Allemagne. Merck, qui mettait
l’application la plus active à tout ce qui tenait aux
animaux fossiles de l’Allemagne, ne dit pas un mot
des liyppopotames; je n’ai rien vu moi-même en
visitant les plus riches cabinets de l’Allemagne,
qu’on prit rapporter à ces animaux, et j’en dis autant
des collections, tant publiques que particulières,
que j’ai été à portée d’examiner en Angleterre, en
Ecosse, en Hollande, en France et ailleurs.
2P. Je sais qu’on pourra m’objecter que Dau-
benton a décrit dans le tom. XII. pag. 74 et suiv.
de l ’histoire naturelle de BufFon, plusieurs dents
molaires fossiles appartenantes à l’hyppopotame ,
et qui sont dans le muséum d’histoire naturelle de
Paris 5 mais je répondrai que je me sers du même
témoignage en sens inverse, c’est-à-dire, pour prouver
que nous ne connaissons point encore de dents
molaires ou autres dents fossiles d’hyppopotames,
et je crois que l’on sera en général de mon sentiment
si je démontre que les dents dont JDaubenton
g. fait mention, sont absolument étrangères à ces
animaux. Choisissons un exemple frappant de ce
que j’avance, dans les descriptions mêmes de cet
auteur , et faisons-le parler lui-même. On trouve
sous le n°. MCVI1I. pag. 75 de l’ouvragé cité,
l’inscription suivante : autre dent molaire d’h ip popotame,
suit l’explication ; « Cette dent ne dif-
» fère des deux précédentes, qu’en ce qu’elle est en-
)) core plus grande ; elle a quatre pouces cinq lignes
)> de longueur, trois pouces cinq lignes de largeur,
)) et cinq pouces quatre lignes de hauteur, quoi-
)) que les racines ayent été cassées à la pointe ; elle.
)) pèse trois livres une once. » On dit qu’elle a été
apportée du Canada par M. de Longueil, avec les
deux dents des numéros précédents. ( n°. MCYI et
MCVII. ) et la défense d’éléphant. n°. DCDXCVIT.
tom. X I , et le fémur de l’éléphant n°. MXXXV.
O r, il est évident que Daubenton était ici dans
une grande erreur, puisqu’il prenait une des molaires
de l’éléphant de l’Ohio pour une dent d’hyp-
popolame ; il n’y a pqint de doute à ce sujet, puisque
la dent dont ce naturaliste a fait mention est
dans les galeries du muséum, et qu’elleaété mise
à sa véritable place, à côté des autres dents de l’éléphant
à molaires protubérantes. Les n°\ MC VI et
MCVII sont dans le même cas.
Daubenton, en continuant son catalogue des
dents fossiles du muséum d’histoire naturelle, pag.
76 et suiv. du t. XII de l’édition du BufFon , in-4°.,
n’est plus sorti de l’erreur dans laquelle il était