552 DU B I E t l ï F Ô S S l L Ë
» é ten du ma is p e u p r o fo n d , et dont les b o rd s
» sont esca rpés à l ’ e x c ep t io n de q u e lq u e s ro ch e r s ,
n C e t te î le est toute com p o sé e de sable e t de g la c e ,
» et lo r sq u e dans l ’été les g la c e s fon d en t et q u ’i l
)> se fo rm e des e s ca rp em en ts , on voit saillir les
)> os et les défenses des mammouth en très-
» grande abondance, et p o u r m e s e r v ir de l ’e x -
» p res s ion du g é o g r a p h e C h v o in o f ï , l île est corn—
î> posée des os de cet animal extraordinaire•
» mêlés avec les cornes et les' crânes de buffle
» ainsi que des cornes de rhinocéros. L ’ an tr o u v e
)> aussi de tem ps en temps des os t r è s - lo n g s q u i
». ont la fo rm e d’u n e v is ». Voyage dé une expédition
géographique et astronomique d a n s l e s
p a r t ie s septen tr ion ales de la R u s s ie , p a r le com m
o d o r e Jo sep h B i l l in g s , d ep u is 1 7 8 5 à 17,94.
L o n d r e s 1800.
E n su p p o san t m êm e q u e cette r e la t io n fu t e x a g
é r é e , il n ’en est p as mo ins v é r i ta b le q u e les é lé p
h a n t s , le s rh in o c é ro s e t des espè ce s de b u f f le s ,
ont été en tra în é s au m ilie u des sab les ju sq u ’à cette
la t itu d e .
C ’ est le cas sans doute d e r a p p e le r ic i q u ’ il p a r
a î t q u e l ’h om m e n ’ e x is ta it p as à cette ép o q u e o ù
le s gran d s a n im a u x sem b la ien t être les m a ître s d e
la t e r r e , et d e v a ien t l ’ ê tre en e f fe t , à en ju g e r p a r
la m u l t i tu d e .d e c e u x dont nous r e tro u v o n s le s
restes ; il est à r em a r q u e r qu e nous ne p o u von s v o ir
q u e c e u x q u i sont p o u r ainsi d ire sur la su p e r fic ie
d e la t e r r e , et q u e q u e lq u e s f le u v e g , ou quelque.s
éb ou iem eiits d e collin e s m etten t à d é c o u v e r t -, ma is
p u lle p a r t des tra ces de l ’e sp è c e h um a in e , n i r ie n
de ce qu i a p u lu i a p p a r ten ir , n e s’est m o n tr é
au x r e g a rd s des na turalistes. ( 1 ) 1
(1) Ce n’est que depuis qü’on s’est livré' à fanatomie
'comparée, que toutes' ces races d’hommes de d ix , de
quinze et de vingt pieds, trouvés enfouis dans la terre,
ént disparu ; ces os de géants no sont plus que des
fémui -, que des tibia d’elepliants ou d’aùtres animaux •
les crânes humains qu’on trouvait dans la carrière
d’A ix en Provence , que des écussons d’une espèce particulière
de tortue j etc. Si l ’on voulait même supposer,
ainsi que l’ont fait quelques përkmnes‘, que les os de
l’homme sont plus fragiles, plus périssables , que ceux
des autres animaux, ce qui n’est pas, on leur répondrait :
pourquoi n’en trouve-t-on jamais de pétrifiés , de passés
à. l’état siliceux, de conservés dans les Couches calcaires
ou argileuses, tandis ‘qu’on y trouve les restes des poissons
les plus corruptibles et les plus délicats ? Enfinj ces
hommes avaient des a*rts qu'eîconque's / avant TinOfitla-
ùon qui les a tous noyés, à l’exception d’une seule fa mille:
où sont les pierres, les briques mêmes qu’ils, ont
façonnées ? Tout nous retrace, sans doute,'le long séjour
des mers sur les continents que nous habitons , leur
.disparution, leur retour, et dans quelques circonstances
leur déplacement brusque et tumultueux • mais nous
ne trouvons rien sur la partie du globe qui est à découvert
, rien qui puisse rappeler l’existence de l’homme
même dans la dernière époque. Pierre Camper, Saussure,
Dolomieu avaient fait de vains efforts pour trouver des
Tome 1er • J. Orr